Images kystiques abdominales fœtales du 1er trimestre

Les images kystiques abdominales fœtales sont des malformations rares au premier trimestre de la grossesse et de pronostic indéterminé.
Leur diagnostic n’est pas toujours si évident et surtout il est souvent très difficile de préciser l’organe dont elles dépendent.
Dans cet article, les auteurs ont colligé dix cas d’images kystiques abdominales, en excluant les mega-vessies, et ont assuré le suivi pré et post natal.

Lors de l’échographie du 1er trimestre, réalisée entre 11 et 13 semaines d’aménorrhée (SA) + 6 jours, outre la datation et les mesures pour le calcul de risque des aneuploïdies, il est possible de réaliser une première approche morphologique de qualité.

Les progrès de l’imagerie permettent de dépister de plus en plus tôt des anomalies de plus en plus subtiles, mais cela conduit à se trouver confronté à des images dont il va être difficile de préciser la nature, la gravité et le pronostic.
En ce qui concerne les images abdominales kystiques du 1er trimestre, les plus fréquentes sont les mega vessie, dont le diagnostic est aisé, facilité par la coupe du transversale du pelvis avec signal Doppler des artères ombilicales qui entourent la vessie.
En dehors de ces cas bien répertoriés, il semblait utiles aux auteurs d’essayer d’établir une prise en charge pour ces images kystiques, pour lesquelles il n’existe pas de consensus lorsqu’elles sont découvertes au 1er trimestre, contrairement pour celles de découvertes plus tardives.

Cette étude a été menée de façon rétrospective sur une période d’un an et les mega vessie en ont été exclues.

Au total, dix cas d’images kystiques abdominales découvertes au 1er trimestre ont été recensés.
Dans les 6 cas où il n’y avait pas d’anomalie associée décelée et où on a assisté à une régression de ces images, le pronostic a été favorable dans tous les cas sauf un, le fœtus présentait une imperforation anale isolée. Les auteurs, s’appuyant sur les résultats, comparables, des autres études préconisent un examen de référence lors de la découverte d’une image kystique, notamment pour écarter les formes les plus sévères du spectre des malformations ano-rectales (MAR)

Dans cette série, la taille de l’image n’a pas été un facteur pronostic, y compris pour les plus importantes (29 mm)

Les étiologies associées sont nombreuses : kyste hépatique, kyste du cholédoque, duplication iléale, méga-colôn, atrésie ano-rectale, imperforation anale, malrotation intestinale.

Bien qu’il soit difficile d’établir de tels diagnostics au 1er trimestre, il est à noter que les deux images présentant une dysgénésie cloacale, avaient des présentations échographiques comparables : image ronde, d’échogénicité mixte, anéchogène en périphérie.
Les auteurs concluent en signalant donc le bon pronostic en cas de régression, préconisant cependant une imagerie post-natale pour éliminer une malrotation intestinale.
Par contre, en cas de persistance et/ou d’aspect mixte/hyperéchogène, elles peuvent être associées à des pathologies sévères et nécessitent un suivi échographique de référence et des examens complémentaires en pré et post-natal.

 

Référence bibliographique : Article de F.Dhombres dans Gynécologie Obstétrique & Fertilité 43 (2015) 491-495

 
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