Tératospermie et infertilité : place de l’ultra-morphologie des spermatozoïdes

L’article de Livia D. AKL et coll. (Université de SAN PAOLO, Brésil) analyse les résultats de cycles d’insémination intra-utérine (IIU) en fonction de l’examen ultra-morphologique des spermatozoïdes (motile sperm organelle morphology examination, MSOME).

L’étude prospective porte sur 156 cycles d’IIU réalisés chez 111 couples.

L’âge moyen de la femme est de 32,7 +/- 3 ans, celui de l’homme de 35,4 +/-
5,6 ans.

Les indications IIU étaient une infertilité idiopathique (51,4 % des cas), une hypofertilité masculine (23,4 % des cas), un facteur cervical utérin (25,3 % des cas), une dysovulation (5,4 % des cas), une endométriose modérée associée à un facteur masculin (4,5 % des cas).

L’étude de la fragmentation du DNA et du MSOME a été préalablement réalisée (par le même technicien) sur tous les échantillons de sperme avec une magnification 8450.

Une ultra-morphologie spermatique était considérée comme normale en l’absence de vacuole occupant plus de 4 % du noyau spermatique.

Après traitement par FSH et monitorage d’ovulation commencé à J10, le déclenchement par HCG a été décidé lorsque 2 follicules atteignaient un diamètre de 17 mm ou plus ; deux IIU ont été réalisées entre 14 heures et 36 heures après le déclenchement d’ovulation.

 

Résultats :

Le taux de grossesse par cycle était de 21,8 % et de 30,6 % par patiente.

En tenant compte du résultat du MSOME, un pourcentage plus élevé de spermogrammes normaux a été retrouvé chez les patients lorsque le traitement par IIU a abouti à une grossesse (2,6 +/- 3,1 %/1,2 +/-
1,7 %) que lorsque le MSOME était anormal (p = 0,019).

L’analyse statistique a montré que le pourcentage de spermogrammes normaux en MSOME était un facteur prédictif déterminant dans la survenue d’une grossesse (OR : 1,28 ; 95 % CI ; p = 0,003).

Il n’a pas été retrouvé d’association statistiquement significative entre la survenue d’une grossesse et d’autres paramètres, tels que l’âge féminin, la durée d’infertilité, le nombre de follicules monitorés ou la fragmentation du DNA spermatique.

Les auteurs recommandent en complément des analyses spermatiques classiques, la réalisation du MSOME pour le choix du type d’assistance médicale à la procréation.

Selon les études de PARTOV et BERKOVITZ, la vacuolisation des noyaux spermatiques reflète des anomalies de chromatine du DNA spermatique et augmente le risque d’aneuploïdie.

Les auteurs retrouvent un « cut off » à 2 % suggérant qu’un minimum de
2 % de spermatozoïdes normaux en étude ultra-morphologique est souhaitable pour optimiser les résultats des inséminations intra-utérines.

 

Efficacy of the motile sperm organelle morphology examination (MSOME) in predicting pregnancy after intrauterine insemination – Livia D. AKL, Joao Batista A. OLIVEIRA, Claudia G. PETERSON, Ana L. MAURI, Liliane FL. SILVA, Fabiana C. MASSARO, Ricardo LR. BARUFFI, Mario CAVAGNA, José G. FRANCO Jr – Reproductive Biology and Endocrinology 2011, 9:120 – doi : 10.1186/1477-7827-9-120.

 
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