Hystéroscopie & cancer de l’endomètre : est-ce dangereux ?

Le cancer de l’endomètre est un des cancers gynécologiques les plus fréquents dans les pays développés dont l’incidence et la mortalité semblent augmenter notamment aux USA (avec 65 620 nouveaux cas en 2020 et 12 000 décès alors que ces chiffres sont de 61 380 cas et 10 920 décès en 2017 soit près de 10% d’augmentation).

Habituellement découvert à l’occasion de métrorragies (90 % des cas) souvent post ménopausiques, symptôme qui fera réaliser une échographie pelvienne à la recherche d’un épaississement endométrial (avec un seuil souvent retenu de > 4mm) dont la présence nécessite un contrôle histologique (qui doit être réalisé également en cas de persistance des symptômes). L’examen de référence dans cette situation est l’hystéroscopie diagnostique faite en consultation (sans anesthésie générale) suivie d’un geste biopsique. Une revue de la littérature apprécie sa sensibilité dans cette situation à 86,4 % avec 99,2 % de spécificité. Cependant certains peuvent craindre que le liquide de lavage de la cavité utérine utilisé (sous pression positive) lors de l’examen puisse migrer à travers les trompes et ainsi favoriser une éventuelle dissémination péritonéale comme l’on montré certaines études. Si ces cellules peuvent migrer peuvent-elles pour autant altérer le pronostic de ces cancers ?

Les auteurs ont réalisé pour ce faire une méta-analyse et ce sont heurté à une grande hétérogénéité des études publiées souvent rétrospectives néanmoins sur les 1825 patientes extraites des différentes études dont 600 patientes avec HSC et 1225 sans HSC les auteurs ont pu conclure à l’absence d’altération du pronostic en terme de survie globale à 5 ans, cependant il faut noter que les études avaient un faible recul, une hétérogénéité en terme de stade et de grade histologique… dans leur prudence les auteurs proposent de conclure à l’absence d’effet néfaste de l’hystéroscopie dans les  stades précoces et les formes histologiques de bas grade… dont on ne connait les résultats le plus souvent qu’après avoir réalisé l’examen…

Il ne parait peut-être pas illogique devant la survenue de métrorragies post-ménopausiques, d’envisager une échographie pelvienne et un prélèvement histologique, histologie dont la négativité peut conduire dès lors à la réalisation d’une hystéroscopie diagnostique et la positivité (néoplasique ou atypique) à envisager plutôt un bilan d’extension loco-régional sans passer par l’exploration hystéroscopique devenue inutile ?

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Front Oncol 2021 Oct 21;11:742761.
doi: 10.3389/fonc.2021.742761. eCollection 2021.
The Oncology Safety of Diagnostic Hysteroscopy in Early-Stage Endometrial Cancer: A Systematic Review and Meta-Analysis
Yi Du 1 2Yu Xu 1 2Zhaojuan Qin 1 2Liang Sun 3 2Yali Chen 1 2Ling Han 1 2Ai Zheng 1 2

 

 
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