Vaccin HPV: limite les récidives chez les femmes traitées !

Le vaccin quadrivalent Gardasil a démontré son efficacité prophylactique, au cours des études  FUTURE I & II, notamment chez les patientes dites Naïves pour lesquelles son efficacité est maximale de l’ordre de pratiquement 100% pour les virus vaccinaux (HPV 6, 11, 16 & 18).

Au cours de ces études menées entre Décembre 2001 et Mai 2003,  parmi 17 622 jeunes femmes âgées de 15 à 26 ans tirées au sort entre vaccin et placebo, certaines étaient déjà infectées au moment de l’inclusion et ont présenté des lésions cervicales ou des lésions vaginales et vulvaires qui ont été traitées chirurgicalement : 587conisations dans le groupe Vaccin & 763 dans le groupe placebo

Les auteurs ont donc étudié le devenir de ces patientes traitées (après quelles aient été vaccinées) en comparant : le taux de récidive des infections à HPV, celui des récidives cervicales ou vaginales et vulvaires entre celles qui avaient reçu réellement le vaccin ou au contraire le placebo.

Ainsi les patientes qui ont reçu le vaccin montrent une réduction des récidives :

Pour toute lésion HPV dépendante (quelque soit l’HPV incriminé) de46.2%,

Une réduction des CIN1 de 48.3%,

Des condylomes exophytiques  de 63.0 %,

Des CIN2 de 64.9 %

Et  des CIN 3 de 73.5 % !

Si l’on considère les seules lésions liées aux virus du vaccin (HPV 6, 11, 16 & 18) la réduction est encore plus importante :

79.1 % pour toutes lésions confondues,

74.2% de réduction des CIN1,

89.0 % des lésions génitales externes,

61.3% des CIN2

Et 61.2% des VAIN et VIN.

Fort curieusement les auteurs notent egalement une réduction des lésions liées aux virus non vaccinaux, mais surtout significatives 56.6 % (CI 3.4 - 82.3) pour les virus phylogénétiquement apparentés aux 16 &18 (HPV types 31, 33, 45, 52 ou 58).

Les auteurs conculent donc à l’effet benefique du vaccin non seulement en prevention mais egalement dans la reduction des recidives.

Bien evidemement des critiques peuvent etre apportées : le taux de fumeuses est plus important dans le groupe placebo ce qui pourrait favoriser les récidives, par ailleurs la surveillance n’était pas, à priori, prevue pour ce type de surveillance des lesions traitées et la qualité de l’etude forcemment rétrospective s’en ressent un peu.

Le vaccin prophylactique n’est pas cependant un vaccin thérapeutique ! il ne s’agit pas de le proposer pour traiter une lésion cervicale, vaginale ou vulvaire, mais semble être interessant curieusement dans la protection de la récidive, à suivre donc… si d’autres études leconfirment.

Effect of the human papillomavirus (HPV) quadrivalent vaccine in a subgroup of women with cervical and vulvar disease: retrospective pooled analysis of trial data.

Joura EA, Garland SM, Paavonen J, Ferris DG, Perez G, Ault KA, Huh WK, Sings HL, James MK, Haupt RM; for the FUTURE I and II Study Group.

BMJ. 2012 Mar 27;344:e1401. doi: 10.1136/bmj.e1401

 
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