Le but de cette méta-analyse est de déterminer si la technique d’ICSI (Intra Cytoplasmique Sperm Injection) comparé à la fécondation in-vitro classique améliore le taux de fertilisation des ovocytes et prévient  des échecs totaux de fertilisation chez les couples présentant une infertilité inexpliquée.

Dans cette méta-analyse les couples étaient admis dans l’étude si aucune cause d’infertilité n’avait été retrouvée après un bilan complet d’infertilité. Les études ne détaillant pas ce bilan ont été exclues. Les couples présentant des résultats de spermogramme répondant aux critères pour bénéficier d’une ICSI étaient bien évidemment exclus de l’étude.

Les 2 critères étudiés sont le taux de fertilisation et le taux d’échec total de fertilisation.

Cette méta-analyse a inclu 11 études avec un total de 901 couples (moyenne d’âge de la femme (30-35 ans)) et  11767 ovocytes.

Le taux de fertilisation des ovocytes matures était supérieur dans le groupe ICSI par rapport au groupe FIV classique (RR 1,49, intervalle de confiance 95% (1 ,35-1,65)).

Le taux d’échec total de fertilisation était supérieur dans le groupe FIV classique par rapport au groupe ICSI (RR 8,22 95% CI 4,44-15,23).

Le nombre de couples en intention de traiter pour prévenir d’un échec total de fertilisation était de 5.

Les auteurs ont aussi montré qu’il n’existait pas de biais de sélection dans le choix des ovocytes pour la technique d’ICSI.

En effet, 5 études ont montré que même si on ne sélectionnait pas les ovocytes les plus matures pour bénéficier de la technique d’ICSI les résultats étaient similaires. De plus les études où pour les mêmes couples le choix entre FIV classique ou ICSI était fait de manière randomisé pour chaque ovocyte retrouvent aussi des résultats similaires.

Cette méta-analyse est largement en faveur de l’utilisation de la technique d’ICSI pour les couples présentant une infertilité idiopathique pour augmenter le taux de fertilisation et diminuer le taux d’échec total de fertilisation.

En raison de la complexité  et du coût de la procédure d’ICSI, cette pratique est encore peu courante pour les infertilités idiopathiques.

Il faut admettre ici que nos connaissances sur l’infertilité  idiopathique nécessitent d’être largement approfondies et étudiées.

D’autres études sont nécessaires pour déterminer l’impact sur le taux de grossesse clinique  et de naissance vivante.

Fertil Steril .2013 May . DOKRAS and al.