Ce n’est pas tous les jours qu’on nous annonce des bonnes nouvelles alors profitons de celle-ci : voilà que chocolat, déjà connu pour ces vertus sur l’humeur, serait bon également pour la santé cardio-vasculaire. Le très sérieux British Medical Journal  y consacre un article dans lequel sont réanalysées  les études publiées sur le sujet : il semble confirmer l’intérêt du chocolat en termes de santé cardio-vasculaire.

En effet, plusieurs études récentes suggèrent que la consommation de chocolat pourrait avoir une influence positive sur la santé avec des actions antioxydantes, anti-hypertensives, anti-inflammatoires, antiathérogènes et anti-thrombotiques. Ces bénéfices pourraient être attribués aux polyphénols de cacao, en particulier aux flavonoïdes, aux effets antioxydants connus.

Cependant, l’effet favorable retrouvé sur plusieurs facteurs intermédiaires du risque vasculaire ne permettait pas d’extrapoler sur l’impact du chocolat sur le risque de maladies cardiovasculaires. En reprenant les données de la littérature, une équipe colombienne a voulu vérifier s’il existait un rôle du chocolat sur les taux d’infarctus du myocarde (IDM), d’insuffisance cardiaque (IC), d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) mais aussi sur le risque de développer un diabète ou autre syndrome métabolique.

Ils ont ainsi groupé les résultats de 7 études, 6 de cohortes et 1 transversale. Les résultats sont nets : les plus hauts niveaux de consommation de chocolat sont associés à une réduction significative de 37% du risque cardio-vasculaire et de 29% du risque d’AVC sans modification du risque d’IC. Une des études, portant sur une population japonaise, montre, de plus, une diminution du risque de diabète de 35% significative uniquement chez les hommes.

L’association entre forte consommation de chocolat et maladies cardio-vasculaires persiste après ajustement sur d’éventuels facteurs confondants comme l’âge, l’activité physique, l’IMC, le tabagisme, le niveau d’éducation, la prise médicamenteuse…

Ces effets positifs seraient donc médiés par un contenu en polyphénols retrouvés en grande quantité dans les produits issus du cacao ; ceux-ci favoriseraient la production et la biodisponibilité d’oxyde nitrique avec amélioration de la fonction endothéliale, diminution des fonctions plaquettaires et un effet additionnel favorable sur la pression artérielle, l’insulino-résistance et les lipides sanguins.

Il convient néanmoins de se rappeler de la grande valeur énergétique de cet aliment (500Kca/100g) et qu’une consommation excessive peut être à l’origine d’un surpoids favorisant à l‘inverse HTA, dyslipidémies, diabète…Dans la même idée, il semblerait qu’il faille privilégier le chocolat noir moins riche en sucres et en graisses et plus en cacao.

Le chocolat du fait de sa richesse en polyphénols présenterait des effets favorables sur de nombreux paramètres intermédiaires du risque vasculaire.  Une association favorable est retrouvée, dans cette revue colombienne, avec le risque d’IDM et d’AVC ; il conviendra de vérifier par d’autres études qu’il existe bien un rapport de causalité et pas uniquement une simple association statistique.

Dans l’état actuel de nos connaissances, la consommation de chocolat (noir de préférence) pourrait apporter de réels bienfaits pour la santé psychologique sûrement, cardio-vasculaire peut-être et possiblement sur les fonctions cognitives  comme l’évoquent d’autres études récentes….

Alors profitez de cette période de fêtes ….mangez donc du chocolat …avec modération bien sûr !

Buitrago-Lopez A, Sanderson J, Johnson L, Warnakula S, Wood S, Di Angelantonio E, Franco O. chocolate consumption and cardiomtabolic disorders: systematic review and meta-analysis. BMJ 2011; 343:d4488 doi: 10.1136