Le désir d’enfant est une notion assez récente. En effet, avant les moyens de contraception qui sont mis à votre disposition, notamment la pilule, le couple ne choisissait pas forcément le moment de la venue de son enfant. C’était souvent le hasard qui choisissait à sa place !

 Bien évidemment, cela ne veut pas dire que le désir d’enfant n’existait pas, mais que la nature, prenant parfois le couple de cours, ne lui laissait pas le temps de se poser la question du désir. De plus, jusqu’à la libération sexuelle et avec l’émancipation des femmes, cette question n’était qu’accessoire puisque l’enfant faisait partie d’une logique sociétale presque incontournable. Les parcours de vie étaient assez similaires, ils comprenaient le mariage, souvent à un âge précoce, parfois arrangé pour des raisons sociales, parfois raisonné pour pouvoir s’émanciper ou quitter sa famille, mais également par amour, fort heureusement.

Ce mariage n’était que la première pierre à l’édifice de la construction de la famille, l’arrivée d’un ou plusieurs enfants venant le compléter, quel que soit le niveau social !  Notons que dans les familles bourgeoises ou aisées, l’enfant était donc une suite logique dans la vie du couple. Cela permettait aux femmes, n’ayant pas plus l’opportunité que l’envie de s’épanouir dans une vie professionnelle hors de la maison, de se réaliser au travers de la vie de mère. Quant aux hommes, devenir père leur permettait de perpétuer leur nom, mais aussi de préserver l’héritage familial.

 Pour les familles d’un niveau social assez modeste, l’enfant était souvent perçu au départ comme une « bouche à nourrir », avant qu’il puisse être mis au travail et devenir alors une source de revenu pour la famille !

Désir d’enfant : une question centrale pour les couples !

De nos jours, ce désir d’enfant est une question centrale pour les individus et le couple. En effet, l’homme comme la femme vont s’interroger sur leur envie de devenir parents, et ce questionnement est assez différent chez l’homme et chez la femme (à voir dans les chapitres ci-après).

 La question de l’enfant dans le couple devient aujourd’hui un élément de discussion à part entière et contrairement aux schémas plus anciens, pour certains couples l’enfant n’est pas toujours une suite logique, une évidence. Et pour la majorité des couples d’aujourd’hui, les raisons de devenir parents ne sont pas celles d’hier. Notons que le désir d’enfant qu’il soit féminin ou masculin est souvent une envie « égoïste ». Nous avons tous le désir encore aujourd’hui de perpétuer notre nom, de continuer à vivre après notre mort au travers de nos enfants, que notre mémoire soit perpétuée, etc. Mais dans ce désir d’enfant, d’autres notions ont émergé. 

Ce désir d’enfant est bien évidemment le prolongement du couple. Il vient matérialiser l’amour de deux personnes, et le sceller au travers de cet enfant. C’est aujourd’hui pour nombre de femmes ou d’hommes le vrai engagement de l’un vis-à-vis de l’autre, plus que le mariage. Les divorces sont certes de plus en plus nombreux, mais quoi qu’il se passe, même après une séparation, l’enfant reste. 

Le désir d’avoir un enfant peut aussi être une façon de réparer l’enfance qu’on a vécue, en donnant à son enfant ce dont on a manqué ! Il peut également permettre à l’individu de faire partie d’un groupe, d’une communauté. Certaines cultures, pour qui la place de l’enfant est essentielle, vont accueillir à bras ouverts ces jeunes parents et leur donner une place spéciale, voire une légitimité ou encore une reconnaissance. De plus, avoir un enfant c’est faire partie du clan des « mamans » ou des « papas », donc de personnes qui partagent un langage, des stress, des histoires… en commun.

 L’enfant peut aussi permettre à certaines personnes de trouver confiance et estime de soi : « Je réussis à faire un enfant et suis responsable de cet être. » Chaque réussite dans l’éducation de l’enfant comme chaque réussite de mon enfant va venir nourrir ma propre estime. C’est pourquoi de nombreuses personnes ont à cœur de « vanter » plus que de raison les réussites de leur progéniture, car au travers de leur succès elles se sentent grandies.