Cancer du col chez les femmes jeunes

L’âge de début du dépistage du cancer du col a été modifié en 2004 en Angleterre, où il a été relevé de 20 à 25 ans.

Les auteurs ont voulu savoir si cette modification avait entrainé des changements en termes d’incidence du cancer du col au cours des années qui ont suivi, d’autant qu’au pays de Galles les recommandations n’avaient pas été changées, autorisant ainsi une éventuelle comparaison.

Ainsi dans le nord-est de l’Angleterre, l’incidence du cancer du col chez les femmes âgées de 20-29 ans a augmenté de 10.3% par an entre les années 2000 & 2009, alors que cette augmentation était de 3.5% chez les femmes âgées  de 30-39 ans, en revanche chez celles de plus de 40 ans l’incidence est restée stable.

Tous les autres facteurs socio-économiques sont par ailleurs restés comparables au cours de cette période sauf en ce qui concerne l’incidence des infections à Chlamydiae, Herpes et lésions génitales externes qui ont également augmenté chez les patientes jeunes mais les chiffres étaient identiques au pays de Galles.

Ainsi les auteurs ont montré que l’incidence du cancer du col était en nette augmentation chez les femmes les plus jeunes mais que ceci n’était pas lié au changement de politique de l’âge au début du dépistage, ils recommandent néanmoins d’améliorer le taux de couverture des jeunes femmes âgées de 25-29 ans afin de tenter d’enrayer cette inflation  qui parait dans ce groupe d’âge particulièrement inacceptable.

Cette augmentation des cancers invasifs du col chez des femmes jeunes doit nous inciter à réfléchir aux moyens d’atteindre ce but, en effet d’autres études ont montré également une augmentation des précurseurs (CIN2+) dans les tranches d’âge jeunes. Même si, bien évidemment, le taux de couverture doit être amélioré, on sait également la plus faible sensibilité des tests cytologiques chez les femmes les plus jeunes, d’où la nécessité de trouver un moyen de sélection des femmes à haut ou bas risque de cancer du col pour lequel le (ou les) tests HPV peuvent trouver leur place à condition de les utiliser comme moyen de sélection de groupe à risque et non comme outil diagnostique.

Ce qui doit impliquer l’exigence d’une formation et information correcte des acteurs de santé.


Br J Cancer.
 2012 May 22;106(11):1753-9. doi: 10.1038/bjc.2012.148. Epub 2012 Apr 24.

Cervical cancer incidence in young women: a historical and geographic controlled UK regional population study.

Patel A, Galaal K, Burnley C, Faulkner K, Martin-Hirsch P, Bland MJ, Leeson S, Beer H, Paranjothy S, Sasieni P, Naik R.

 
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