Syndrome climatérique à la ménopause : durée et facteurs de risque

Le syndrome climatérique et son cortège de symptômes parfois très invalidants représentent l’élément déterminant de la mise en route d’un traitement hormonal de la ménopause (THM). La question de la durée des suées nocturnes et bouffées de chaleur reste à ce jour imprécise, pourtant elle a un rôle majeur dans l’évaluation de la balance bénéfice/risque lors de la mise en route ou le maintien d’un THM.

L’étude d’observation multicentrique multiethnique SWAN (Study of Women’s Health Across the Nation) a inclus 1 449 femmes âgées de 42 à 52 ans suivies entre 1996 et 2013. Elle analysait la durée des symptômes du climatère durant la période de transition, leur persistance après les dernières règles et l’existence de facteurs de risque éventuels de l’intensité et durée des symptômes.

La durée médiane des symptômes importants (plus de 6 jours au cours des 2 dernières semaines) était de 7,4 ans. Parmi les 881 femmes qui pouvaient dater précisément leurs dernières règles, la persistance des symptômes était de 4,5 ans après le début de leur ménopause. Les femmes dont les symptômes débutaient en préménopause étaient celles qui étaient le plus gênées et sur une plus longue durée : 11,8 ans en moyenne avec une persistance jusqu’à 9,4 ans en moyenne après les dernières règles. À l’inverse, si les bouffées de chaleur n’arrivent qu’après l’arrêt des règles leur durée moyenne n‘était que de 3,4 ans (p<0,001).

Les facteurs de risque retrouvés favorisant une plus longue durée du syndrome climatérique étaient : - la couleur de peau noire (10,1 ans) comparativement aux femmes blanches (6,5 ans) ou asiatiques (5 ans), - un début des bouffées de chaleur à un âge jeune, - un bas niveau d’éducation, - un tabagisme, - un BMI élevé et les femmes stressées, sujettes au syndrome dépressif ou à l’anxiété. En revanche, l’alcool et l’activité physique n’avait aucune influence sur la durée et l’intensité des symptômes.

Le syndrome climatérique concerne 80% des femmes à la ménopause et constitue la principale raison de l’introduction d’un THM en l’absence de contre-indication. Les symptômes affectent la qualité de vie de façon parfois majeure et retentissent, chez certaines, sur leur vie sociale, affective, sexuelle et professionnelle. Leur intensité et surtout leur durée sont souvent sous estimées ; cette étude permet de donner des chiffres précis.

Le THM reste le traitement le plus efficace et l’administration de petites doses d’estrogènes est souvent suffisante. L’évaluation annuelle permet de prolonger ou non le traitement. En cas de contre-indication au THM, des alternatives thérapeutiques peuvent être tentées mais sont habituellement moins efficaces et non dénuées d’effets secondaires : paroxetine à petites doses, gabapentine, clonidine. Restent les méthodes dites naturelles (acupuncture, hypnose, homéopathie, phytothérapie…) dont l’évaluation est délicate mais peuvent apporter un bénéfice chez certaines femmes.

Avis Ne, Crawford SL, greendale G et al. Duration of menopausal vasomotor symptoms over menopause transition. Jama Intern Med. Doi:10.1001/jamainternmed.2014.8063. Published online February 16,2015.

 
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