SOPK : quelles conséquences en terme de fertilité, complications de la grossesse ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) affecte 5 à 10% des femmes en âge de procréer et l’infertilité associée requiert le plus souvent  une assistance à la procréation. Le citrate de clomiphène reste le traitement de choix, avec une alternative représentée par la metformine. Des risques de complications de la grossesse liés à cette pathologie ont été évoqués et une équipe du Royaume-Uni a tenté de faire le point à partir d’une large cohorte rétrospective.

Les données sont issues de registres tenus dans plus de 700 centres nationaux. Les auteurs de l’article ont ainsi identifié 9068 femmes atteintes de SPOK âgées de 18 à 45 ans ;  chacune d’entre elle a été appariée sur l’âge et l’IMC à 2 femmes « témoins ».

Les recherches ont porté sur les consultations et traitements pour infertilité, les complications de la grossesse, le mode d’accouchement et  les complications néonatales permettant d’établir des niveaux de risque comparativement aux femmes témoins. Les niveaux de risque ont été calculés avec  les odds ratio suivants :

  •  la fertilité ajustée sur l’âge : 0.80  (IC à 95%, 0.77-0.83), avec un nombre de consultations pour infertilité multiplié par 4 à 5
  • le risque de fausse-couches  spontanées : 1.70  (IC à 95%, 1.56-1.84), après ajustement sur l’âge, l’IMC, le tabagisme et les grossesses antérieures
  • le risque de pré-éclampsie : 1.32  (IC à 95%, 1.16-1.49)
  • le risque de diabète gestationnel : 1.41 (IC à 95%, 1.2-1.66), indépendamment de l’IMC
  • le risque de prématurité : 1.24 (IC à 95%, 1.09-1.41), après ajustement sur les facteurs classiques de prématurité
  • le risque d’accouchement par césarienne : 1.13  (IC à 95%, 1.05-1.21) significatif même après ajustement sur les facteurs de risque classiques tels que la pré-éclampsie ou le diabète gestationnel
  • le risque de grossesses multiples : 1.54 (IC à 95%, 1.22-1.95)
  • aucune différence n’apparaissait en revanche concernant le score Apgar ou les admissions en néonatologie malgré des taux accrus d’ictère et de détresse respiratoire chez les nouveau-nés

La seule variable modifiée par l’utilisation de metformine (dans les 90 jours précédents la conception ou au cours du 1er trimestre de la grossesse) était une élévation du risque de pré-éclampsie (OR : 1.54 (IC à 95%, 1.06-2.23)) par rapport aux patientes ayant eu recours à d’autres traitements de l’infertilité.

Les auteurs de l’étude confirment que les patientes atteintes de SOPK sont plus suivies et traitées pour infertilité. Le risque de complications de la grossesse semble majoré chez ces femmes imposant un suivi rapproché.

Contemporary reproductive outcomes for patients with polycystic ovary syndrome : a retrospective observational study. Rees DA, Jenkins-Jones S, Morgan CL. J Clin Endocrinol Metab, 2016; 101(4):1664-1672.

 
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