Cancer du sein chez l'homme

Le cancer du sein est rare chez l’homme et compte pour moins de 1% des causes de cancer et de mortalité. Aux Etats-Unis on estime, pour l’année 2009, le nombre de cancer du sein chez l’homme à 1910 cas dont 440 décèderont de ce cancer.

Il est à noter cependant que selon l’American Cancer Society, l’incidence du cancer du sein chez l’homme a augmenté de 26% entre 1973 & 1998 surtout semble-t-il au profit des cancers in situ et des formes localisées et ce bien qu’il n’y ait aucune mesure de dépistage chez l’homme.

Les facteurs pronostics (comme le grade nucléaire, l’expression des récepteurs hormonaux) apparaissent comme semblables chez l’homme et la femme ménopausée, mais les hommes ont plus souvent des récepteurs hormonaux positifs.

Les recommandations américaines du NCI (National Cancer Institute) proposent les mêmes stratégies thérapeutiques chez l’homme et la femme ménopausée.

Les auteurs ont ici tenté de colliger les cas de cancer du sein chez l’homme au cours de l’année 2003& 2004 aux USA, afin de regrouper les dossiers analysables et tenter de dessiner une photographie de la situation, des facteurs pronostiques et de la prise en charge.

Ainsi 512 dossiers de cancer du sein chez l’homme ont été colligés dont 11% de cancers in situ (CIS), 77% de stades I à III & 7% de stades IV.

L’age moyen des patients atteints de CIS était de 60 ans versus 65 ans pour les Cancers invasifs et 47% des tumeurs étaient inférieures à 2cm, les récepteurs hormonaux ont été positifs dans 84% des dossiers mais seuls 3% ont été négatifs.

La prise en charge chirurgicale a consisté en une mastectomie dans 66 % des cas de CIS et dans 90 % des cas de cancers invasifs (dont 30% avec radiothérapie secondaire), parmi ceux-ci 91 % ont bénéficié d’une exploration du creux axillaire (dont 18% par biopsie du ganglion sentinelle), 54% des patients explorés n’avaient aucun ganglion envahi et 25% avaient de 1 à 3 ganglions positifs.

Parmi les patients présentant un cancer invasif : 30% n’ont bénéficié d’aucun traitement complémentaire, 31% d’une hormonothérapie seule (dont 76% par Tamoxifene (Tam), 15% par inhibiteurs de l’aromatase (AI) et 7 % Tam + AI), 10% d’une chimiothérapie et 29% des deux traitements.

Parmi les facteurs pronostics, la taille tumorale est significativement associée à l’augmentation de la mortalité (p<0,0001), de même que la mise en place d’un traitement hormonal [HR 0,04 ; CI 0.1-0.99] et de façon assez étonnante, le statut marital ainsi les hommes non mariés dont les récepteurs sont positifs ont un taux de mortalité 2,3 fois plus important que les hommes mariés (p=0,04 [CI : 1,03-5,1]) !

Il ne s’agit pas ici d’une étude prospective sur les cancers du sein chez l’homme mais une photographie intéressante de la prise en charge actuelle, aux Etats-Unis, sur un nombre significatif de cas (512 patients) qui confirme, s’il en était besoin, le caractère assez similaire de la prise en charge avec la particularité du taux important des tumeurs hormono-sensibles, et de la chirurgie volontiers plus radicale.

Reference :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20564105
Harlan LC, Zujewski JA, Goodman MT, Stevens JL
Cancer. 2010 Aug 1;116(15):3558-68.
Breast cancer in men in the United States: a population-based study of diagnosis, treatment, and survival.

Pour en savoir plus :

- Does a family history of male breast cancer influence risk perception and use of genetic testing?
Schiffman SC, Chagpar AB.
Am Surg. 2010 Aug;76(8):879-82.PMID: 20726421 [PubMed - indexed for MEDLINE]Related citations 161.

- Male breast cancer.
Zurrida S, Nolè F, Bonanni B, Mastropasqua MG, Arnone P, Gentilini O, Latronico A.
Future Oncol. 2010 Jun;6(6):985-91.PMID: 20528235 [PubMed - in process

 
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