Le dépistage mammographique du cancer du sein : Améliore le pronostic et la survie

Octobre rose - Ville de VIENNE

En cette période d’Octobre Rose où l’on rappelle la nécessité essentielle du dépistage du cancer du sein qui touche en France 61 214 nouvelles femmes en 2023, avec un âge médian au moment du diagnostic de 64 ans, avec un taux d’incidence qui est passé entre 1990 et 2018 de 29 970 à 58 400 cas annuels, soit une augmentation de 1,1 % par an en moyenne.

Le cancer du sein est responsable par ailleurs de 12 757 décès en 2022 soit en baisse de 1,2 % par an entre 2012 et 2022 ce qui peut être mise en relation avec la place du dépistage permettant un diagnostic plus précoce et donc une amélioration du pronostic, et/ou de l’amélioration de la prise en charge médicale…

Cependant le taux standardisé de participation de la population cible au dépistage organisé en France est estimé à 44,0 % en 2024. Il était de 44,8 % en 2021 (48,6 % en 2023). La participation à ce programme est toujours malheureusement orientée à la baisse en 2024 (baisse de participation qui est observée dans toutes les tranches d’âge)

L’étude présentée ici évalue l’efficacité du programme de dépistage en Suède chez les femmes ayant reçu une invitation à pratiquer une mammographie à l’âge de 50 ans (52%) puis dès l’âge de 40 ans (42%) entre 1991 & 2020 (soit 432.775 femmes suivies sur plus de 25 ans jusqu’en 2023). Sur un total de 4 940 375 années-femmes, 16.059 cancers du sein ont été identifiés.

Parmi les patientes ayant reçu une invitation 32% n’ont pas réalisé de dépistage mammographique initial (soit 68% de participation nettement supérieur à notre taux de participation hexagonale) et celles-ci non participantes initiales n’ont pas, par la suite, réalisé de dépistage régulier : 8.74 (95% (CI) 8.72 to 8.76) mammographies réalisées au cours des 25 années de surveillance contre 4.77 (CI 4.73 to 4.81) chez celles qui n’ont pas répondu au premier dépistage …

SI l’incidence globale des cancers du sein est identique dans les 2 groupes (7.8% parmi les participantes versus 7.6% parmi les non-participantes), les femmes qui n’ont pas participé au Dépistage Organisé ont ainsi une mortalité par cancer du sein supérieure de 40% au cours des 25 années de surveillance à celles ayant participé (9.9 versus 7.0 per 1000 femmes). Ainsi comparé au taux de stade I, le taux de cancer du sein au stade II est augmenté de 1.19 (1.10 to 1.29), au stade III de 1.53 (1.24 to 1.88) et de 3.61 (2.79 to 4.68) au stade IV.

Avec par ailleurs des tailles tumorales plus importantes (OR 1.32, 1.23 to 1.43) et bien évidement des stades TNM plus avancés (1.34, 1.25 to 1.45), présence de stades métastatiques (1.1% versus 3.7% OR 3.44 (2.68 to 4.43).

Bien évidement ceci doit été mis en balance avec le risque de surdiagnostic, de faux positifs radiologiques obligeant à des gestes biopsiques, de situations de stress, voire d’exposition répétée aux rayons X (diminuée avec les nouveaux mammographes) qui semblent sur cette étude plus globale, être comparés aux bénéfices en termes de mortalité.

Cette étude vient donc confirmer que les non-participantes à un premier dépistage présentent un sur-risque à long terme de décéder d'un cancer du sein et tout du moins de présenter une affection plus grave au moment du diagnostic nécessitant une prise en charge médicale et oncologique plus lourde et nous permet ainsi de valider toutes les interventions médiatiques ciblées, mais également individuelles pour améliorer l'observance du dépistage et ainsi réduire le risque de mortalité et améliorer aussi la qualité de vie des patientes atteintes.


BMJ 2025 Sep 24:390:e085029.
 doi: 10.1136/bmj-2025-085029.

First mammography screening participation and breast cancer incidence and mortality in the subsequent 25 years: population based cohort study
Ziyan Ma 1Wei He 2 3 4Yuqi Zhang 1Xinhe Mao 1José Tapia 1Per Hall 1 5Keith Humphreys 1Kamila Czene 1

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