C’est la rentrée : et si vous dansiez !

La périménopause et l’entrée dans la ménopause favorisent de grands bouleversements chez la majorité des femmes avec, en particulier, une tendance à une modification de la répartition des graisses. Il est habituel de constater une transformation, à partir d’un profil gynoïde, vers un aspect plus androïde associé à une augmentation de la graisse viscérale et progressivement une diminution de la masse musculaire. Ces variables semblent aggravées par des altérations de la qualité du sommeil.
Ainsi, des facteurs, tels que la qualité du sommeil, la masse musculaire, la composition et répartition corporelles ainsi que la dépense énergétique sont autant de paramètres identifiés comme étant liés, suggérant la nécessité d’une approche multiple associant exercice physique régulier,  adaptations de l’hygiène de vie et entretien de la qualité du sommeil, y compris chez les femmes bénéficiant d’un traitement hormonal de la ménopause.
Concernant l’exercice physique, la littérature se concentre le plus souvent sur des pratiques traditionnelles comme des exercices de résistance ou d’aérobie, seules quelques études se sont intéressées à la pratique de la danse. La danse pourrait améliorer le profil lipidique, la composition corporelle, la force des membres inférieurs et l’endurance cardio-respiratoire.

Jusqu’à présent, la danse jazz n’avait pas été évaluée et l’étude présentée ici tente de donner les résultats de sa pratique. Il s’agit d’un petit essai randomisé développé pour suivre des femmes en début de ménopause (entre 1 et 6 ans d’aménorrhée), âgées de 40 à 59 ans, recrutées par les médias dans une ville du sud du Brésil.
Les 47 patientes éligibles ont été réparties en deux groupes : un groupe intervention avec de la danse jazz et un groupe contrôle. Les données concernant les femmes ont été collectées au départ, à la fin des 16 semaines d’intervention puis à six mois et 12 mois. Les points suivants ont été étudiés : la force des membres inférieurs, l’aptitude cardio-respiratoire, la qualité du sommeil et la composition corporelle.
Pour le groupe danse, il s’agissait de 16 semaines d’intervention avec un professionnel de la danse jazz au rythme de deux sessions par semaine de 60 minutes au moins avec une intensité progressivement croissante. Les séances étaient divisées en plusieurs temps : une séance d’échauffement et de stretching d’au moins 10 minutes, de la danse jazz pendant 40 minutes et enfin une relaxation de 10 minutes en fin de séance. Une échelle de valeur était proposée aux femmes pour évaluer leur perception de l’effort, son intensité et la difficulté des cours. Les femmes du groupe contrôle ne devaient pas modifier pas leur mode de vie habituel et, en particulier, ne pas pratiquer d’activité physique pendant les 16 semaines du protocole.

Il n’y avait pas initialement de différence entre les deux groupes sur des paramètres sociaux, démographiques et cliniques. La moyenne d’âge était de 53 ans et la ménopause datait de 3,35 ans (+/-1,58) avec des niveaux de FSH moyens autour de 73.

Les résultats font apparaitre des différences positives pour les femmes du groupe danse dans l’endurance cardio-respiratoire qui persistaient dans le suivi à 6 et 12 mois. Il était noté aussi une différence dans la progression de la force des membres inférieurs ainsi que de la force concentrique. Il semblait exister une amélioration à moyen terme uniquement (6 mois) de la durée du sommeil dans le groupe danse et une différence d’intergroupe significative dans la qualité subjective du sommeil.

Concernant la composition corporelle, elle ne semblait pas modifiée alors qu’une détérioration était visible dans le groupe contrôle. Ce maintien du pourcentage de masse grasse et du tour de taille dans le groupe intervention régressait après l’arrêt de la danse. L’intervention proposée apparaissait donc insuffisante en fréquence et/ou intensité pour obtenir des résultats positifs durables sur l’IMC ou sur le tour de taille.  


La danse jazz semble donc efficace pour améliorer l’endurance cardio-respiratoire, dans les court et moyen termes, et la qualité de sommeil à court terme. Ce bénéfice est essentiel dans le cadre de la prévention du risque cardiovasculaire des femmes ménopausées. Cependant, cette pratique n’influence pas durablement les changements dans la composition corporelle. Un maintien de l’activité physique est donc nécessaire pour bénéficier également de ses effets sur la répartition des graisses.

La pratique d’une activité physique et surtout sa persévérance sur le long terme sont donc à préconiser à la ménopause. Outre les bénéfices physiques et de prévention cardiovasculaire et carcinologique, le bien-être et la qualité de vie globale des femmes ne peuvent qu’en être améliorés !


Bocchi Martins JB, Fausto DY, Sonia A et al. Jazz dancing for improving cardiorespiratory fitness, body composition, muscle strenght, and sleep quality in posmenopausal women : a randomized clinical trial with 6- and 12-months follow-ups. Menopause 2025;32:54-63
 

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