Infection vaginale

La vaginite est une inflammation du vagin résultant d'une infection vaginale due à un champignon (mycose), à une bactérie, à un virus ou à un parasite.

Elle est presque toujours associée à une irritation de la vulve, cest pourquoi on parle généralement de vulvovaginite (1).

Les mycoses vaginales sont les vaginites les plus fréquentes (2) : dans 50% des cas d'infection vaginale, la vaginite est une mycose. On parle alors de vaginite mycosique ou mycose vulvovaginale (1).

Il existe deux grands types de mycoses :

 

  • les candidoses : dues à des champignons du genre Candida, qui affectent la peau et/ou les muqueuses, notamment de la bouche et des parties génitales.
    La candidose vaginale peut être très gênante, causer des douleurs, des brûlures et/ou des démangeaisons,
  • les dermatophytoses : qui affectent la peau, les ongles et les cheveux.

La candidose vaginale est une infection très fréquente, qui touche 75% des femmes au moins une fois dans leur vie (3).
Elle est due dans 80% des cas à l’espèce Candida Albicans. Elle n’est pas considérée comme une maladie sexuellement transmissible (4).
On la retrouve aussi bien chez des sujets sains que chez des individus immunodéprimés.

Le vagin est un écosystème dynamique où chaque femme possède 8 à 10 germes en équilibre. La flore dominante qui tapisse la muqueuse vaginale est un lactobacille (bacille de Döderlein). Il transforme le glycogène abondamment contenu dans les cellules vaginales et cervicales grâce à l'imprégnation œstrogénique en acide lactique.
Cet acide lactique explique le potentiel acide du vagin qui est un facteur protecteur de la pullulation microbienne. Le pH vaginal est compris entre 3,8 et 4,6.

Cette flore vaginale évolue selon :

  • l'âge : moins de bacille de Döderlein avant la puberté et après la ménopause,
  • le cycle : les bactéries aérobies diminuent avant et après les règles,
  • la contraception : en cas de stérilet, on constate une augmentation des bactéries anaérobies.

Une flore aéro-anaérobie équilibrée s'oppose à l'adhérence et à la colonisation des germes pathogènes dans le vagin (5).

Il ne faut pas confondre les pertes vaginales (également appelées leucorrhées) qui surviennent lors des vaginites, avec les sécrétions génitales naturelles des femmes non ménopausées.
Ces dernières sont variables selon le moment du cycle menstruel, n'ont pas d'odeur désagréable et n’entraînent pas d’irritation (1).
Les sécrétions génitales naturelles sont de nature différente selon le moment du cycle :

  • des sécrétions fluides, transparentes et très abondantes (c'est la glaire issue du col de lutérus) en milieu de cycle. Elles apparaissent au moment de lovulation.
  • des sécrétions laiteuses et peu abondantes, liées à la desquamation de la muqueuse vaginale : elles augmentent en deuxième partie du cycle menstruel et dans les jours précédant les règles.
     

Quelles causes ?

Les candidoses vaginales sont principalement dues à des modifications de lhydratation, du pH, des concentrations de nutriments ou de lenvironnement microbien des muqueuses (3).

Les principaux facteurs de risque de la mycose génitale sont :

  • une immunité faible,
  • un manque ou un excès dhygiène intime,
  • la prise dantibiotiques,
  • la consommation excessive daliments trop sucrés,
  • une carence en vitamines,
  • un mode de vie avec trop de stress,
  • une consommation excessive de tabac ou dalcool.

Certaines conditions médicales favorisent la prolifération des mycoses génitales :

  • linfection par le VIH qui affaiblit le système immunitaire,
  • les changements hormonaux comme la ménopause, la grossesse, les menstruations ou un problème de thyroïde,
  • le diabète.

On parle de candidose vaginale récidivante, ou de vulvovaginite récidivante, lorsqu’il y a une  récurrence de ces infections supérieure ou égale à 4 épisodes infectieux par an. Elle présente un réel impact psychologique, social et sexuel. La candidose vaginale récidivante altère notablement la qualité de vie des patientes (3).
Les causes de récidives sont nombreuses : les médicaments (cures répétées dantibiotiques), les œstrogènes, les corticoïdes et immunosuppresseurs, la contraception par stérilet ou diaphragme (4).

 

Quels symptômes ?

La candidose vaginale entraîne des démangeaisons de la vulve et du vagin.
Des pertes vaginales abondantes et inhabituelles sont le plus souvent associées. 
Elles sont différentes selon la nature du germe en cause :

  • blanchâtres, épaisses et ressemblant à du lait caillé dans les vaginites dues à un champignon,
  • fluides, abondantes, grisâtres ou jaunâtres et malodorantes dans les vaginites bactériennes,
  • mousseuses, aérées, abondantes et malodorantes dans les vaginites parasitaires.

Les leucorrhées sont absentes dans la vaginite non infectieuse et en cas d'herpès génital (1).
L'inflammation du vagin peut s'accompagner de douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie), de brûlures en urinant ou difficultés à uriner (6).

 

Comment prévenir ?

Pour préserver la flore vaginale et éviter les récidives de vaginite infectieuse, il est nécessaire de suivre quelques précautions d’hygiène :

  • ne pas effectuer de toilette intime plus dune ou deux fois par jour,
  • privilégier lutilisation dun produit dhygiène légèrement alcalin,
  • ne pas utiliser dantiseptique moussant pour se laver.
  • ne pas nettoyer lintérieur du vagin : évitez en particulier les douches vaginales,                       - bien sécher la vulve après chaque toilette,
  • lors des règles, préférer les protections hygiéniques ou les culottes menstruelles aux tampons et les changer régulièrement,
  • après être allé aux toilettes, essuyer davant en arrière. Cela évite de ramener les germes de lanus vers le vagin,
  • éviter de porter des vêtements trop serrés,
  • préférer les sous-vêtements en coton à ceux en tissu synthétique et en changer chaque jour,
  • éviter de rester dans des sous-vêtements mouillés (maillot de bain),
  • éviter la fréquentation répétée des endroits chauds et humides, comme les saunas et les bains prolongés en piscine ou dans les jacuzzis (6).

 

Quels prélèvements ?

Pour établir le diagnostic dune mycose vaginale, un examen gynécologique doit être effectué. L'aspect suffit la plupart du temps à déterminer s'il sagit dune mycose : texture, couleur, odeur.
En cas de doute, un prélèvement des muqueuses vaginales doit être effectué. Cela permettra d’identifier le germe responsable, grâce à des analyses bactériologiques, parasitologiques et mycologiques, et permettra d’adapter le traitement (7).

Si la patiente est enceinte, un suivi jusqu'à l'accouchement est nécessaire pour s'assurer de la guérison de la vaginite et de l'absence de récidive.

           

Quel traitement ?

Provoquant des symptômes gênants, l’infection vaginale nécessite toujours un traitement (4).

            Le traitement des mycoses vaginales repose habituellement sur des antifongiques sous forme d'ovules ou capsules à introduire dans le vagin. En cas d'atteinte de la vulve, il est recommandé de compléter le traitement vaginal par l'application d'une crème antifongique : sertaconazole®, éconazole®, miconazole®, clotrimazole® par exemple.
Certains ovules dits « à libération prolongée » libèrent leur principe actif progressivement et ne nécessitent quune prise unique (le soir).
Une aggravation des brûlures et des démangeaisons peut être observée en début de traitement : elle s’explique par la destruction des champignons microscopiques qui libèrent une substance irritante.

            L’infection vaginale bactérienne est la deuxième infection génitale la plus fréquente. Caractérisée par une altération de l’écosystème vaginal au cours de laquelle la flore de Doderleïn est remplacée par une association bactérienne constituée principalement de Gardnerella vaginalis dans 95 % des cas. Elle se manifeste par des pertes odorantes et fluides. Elle est généralement bénigne, sauf pour les femmes enceintes où elle peut avoir des conséquences parfois graves (prématurité, petit poids à la naissance…). Un traitement par antibiotique peut être nécessaire : secnidazole® ou métronidazole®, azithromycine®, ceftriaxone®…, selon le germe retrouvé (1).

            En cas de vaginite parasitaire (Trichomonas vaginalis par exemple), un traitement par antibiotique et antiparasitaire peut être nécessaire : métronidazole®.

            Enfin, en cas d'herpès génital, un traitement antiviral est nécessaire.

Certains cas de vaginites (vaginite à Chlamydia trachomatis ou Trichomonas vaginalis par exemple) sont considérés comme des infections sexuellement transmissibles. Le partenaire sexuel doit, dans ce cas, être traité en même temps (7).

 

Lintérêt des probiotiques en cas de vaginite ?

Le vagin contient naturellement plusieurs espèces de lactobacilles. Certains lactobacilles sont utilisés comme probiotiques afin de restaurer le microbiote vaginal et prévenir les infections à répétition. Ils ont montré leur intérêt dans la prise en charge des candidoses et dans leur prévention. Ils peuvent agir pour rétablir l’équilibre des différents écosystèmes touchés (microbiote intestinal et vaginal) par voie orale comme par voie locale (8).

Afin de prévenir des récidives, une bonne hygiène de vie et un rééquilibrage de la flore vaginale sont nécessaires.

 

Références

  1. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaginite/definition-symptomes-facteurs-favorisants
  2. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaginite/definition-symptomes-facteurs-favorisants#:~:text=Qu'est%2Dce%20qu',irritation%20non%20infectieuse%20du%20vagin.
  3. https://www.has-sante.fr/upload/docs/evamed/CT-13001_FLUCONAZOLE_MAJORELLE_Avis1_CT13001.pdf
  4. https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/candidoses#:~:text=Candidoses%20cutanées%20et%20muqueuses,-Les%20infections%20de&text=Elles%20sont%20principalement%20dues%20à,les%20formes%20chroniques%20ou%20récidivantes.
  5. https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/mycose-vaginale.html
  6. https://archives.uness.fr/sites/campus-unf3s-2015/UNF3Smiroir/campus-numeriques/gynecologie-et-obstetrique/enseignement/item88/site/html/cours.pdf
  7. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaginite/consultation-traitement
  8. https://www.pileje.ch/fr-ch/revue-sante/mycose-vaginale-et-vaginose-linteret-des-probiotiques-et-des-plantes

Pédiatrie