Le Docteur Abigail CRAIG (EMJ, London, UK) rapporte dans le Journal EMJ Reproductive Health (2024) un résumé de la séance tenue lors du congrès de l’ESHRE, présidé par le Docteur S. MISSMER (Université de Michigan, USA) et le Docteur N. VAN DEN BOOGAARD (Almere, Pays-Bas).
Evaluation des taux de progestérone chez des patientes présentant une endométriose
Il s’agit d’une présentation du Docteur C. MAIGNIEN (CHU Cochin Port-Royal, Paris) dans le cadre des protocoles de transferts d’embryons congelés (TEC) avec traitement hormonal (HRT-FET). Des études avaient suggéré un effet de « résistance » à la progestérone chez les patientes présentant une endométriose et suggéré d’augmenter l’administration de progestérone chez ces patientes.
L’étude de C. MAIGNIEN réalisée entre 2019 et 2021 a porté sur 1784 patientes ayant un FET dont 31,4% présentaient une endométriose.
Le protocole thérapeutique consistait à un support hormonal d’œstrogène trans-dermique à J1 ; le taux moyen de progestérone le jour du transfert était de 13,2 ng/ml et l’épaisseur de l’endomètre était supérieur à 6 mm.
La supplémentation en progestérone était réalisée 5 jours avant le transfert.
Conclusion de la présentation :
Les auteurs ne retrouvent pas de différence significative des taux de progestérone chez les patientes enceintes, quelle que soit la présence d’endométriose : taux de grossesses à terme : 31,4%/32% chez les patientes présentant une endométriose.
La présentation du Docteur Noémie SACHS-GUEDJ (Dexeus University, Barcelone) a, dans le même esprit, rapporté les résultats de grossesses en cas de transferts d’embryons congelés en cycles artificiels chez les patientes présentant une endométriose ; une cohorte de 985 cas a été analysée.
Cette étude rétrospective a été menée entre janvier 2019 et décembre 2022. Le protocole standard correspondait à un traitement d’œstrogène par voie orale (6 mg/jour) associé à un traitement de progestérone micronisée par voie vaginale (600 mg/jour).
Une supplémentation en progestérone sous-cutanée était réalisée lorsque les taux de progestérone, avant transfert, étaient inférieurs à 10,6 ng/ml.
Les auteurs ne retrouvaient pas de différence significative en cas d’endométriose.
Endométriose et morphologie ovocytaire
Présentation du Docteur I.N.B DUZGUNER (Memorial Hospital Istanbul, Turquie)
Il s’agit d’une étude rétrospective unicentrique, menée entre août 2011 et mars 2023, portant sur 29.136 cycles de fécondation in vitro, incluant 4.602 cycles de patientes présentant une endométriose.
L’étude morphologique a porté sur 27.204 ovocytes prélevés chez des patientes présentant une endométriose/178.774 ovocytes provenant de patientes sans endométriose.
L’étude morphologique a porté sur la présence de granulation cytoplasmique, d’une augmentation de l’espace périvitellin, d’anomalie du globule polaire ou d’anomalie de la zone pellucide.
Conclusion :
Les auteurs ne retrouvent pas de différence significative en termes de morphologie ovocytaire entre les deux groupes étudiés.
Les différentes sessions sur l’endométriose ont encore mis en exergue la complexité des prises en charge de l’infertilité, l’importance des phénomènes algiques dont il faut tenir compte dans les stratégies thérapeutiques.
La variabilité des cas est telle qu’il est indispensable d’individualiser les thérapeutiques et que les prises en charge doivent être conclues après discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire.