Le SOPK : un véritable facteur de risque d’HTA ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) représente un des désordres endocriniens les plus fréquents sous-tendu par différents degrés d’hyperandrogénie et d’insulinorésistance. Le SOPK peut s’associer à de nombreuses anomalies cardio-métaboliques comme une obésité, une insulinorésistance, un diabète gestationnel, un diabète de type 2, des dyslipidémies et des maladies cardio-vasculaires subcliniques... L’insulinorésistance extrinsèque ou liée à l’obésité en exacerbe la prévalence, la sévérité et les caractéristiques.
La relation entre SOPK et hypertension artérielle reste cependant parfois controversée avec des études aux des résultats contradictoires. Il existe par ailleurs un débat sur l’impact de l’obésité dans la genèse d’une HTA chez ces patientes.

Un nouvel article publié dans le JCEM analyse les données de l’Australian Longitudinal Study on Women’s Health. Ainsi, 9508 femmes australiennes âgées de 21 à 42 ans ont été suivies pendant 15 ans entre 2000 et 2015, interrogées tous les 3 ans.

1556 femmes (soit 16,37 %) ont développé une HTA durant cette période. L’incidence de l’HTA été significativement plus élevée chez les femmes avec SOPK (17/1000 AF) comparée à celle sans OPK (10/1000 AF). Le taux d’incidence des cas attribuables au SOPK était 4 fois supérieur en cas d’obésité comparativement aux femmes minces de même âge.

Après ajustement sur l’IMC, l’histoire familiale d’HTA, ou d’autres comorbidités comme un diabète de type 2, le SOPK majore le risque d’HTA de 37 %  (HR=1.37  IC à 95% 1.14-1.65) Les femmes atteintes de SOPK sont donc réellement plus sujettes à développer précocement une HTA, indépendamment de l’IMC. Cependant ce phénomène est bien sûr exacerbé par la coexistence d’une obésité.

Inclure le SOPK systématiquement parmi les facteurs de risque d’HTA permettrait surement d’identifier précocement cette pathologie. Une prise en charge spécifique de l’HTA, et de l’éventuelle obésité associée, permettrait surement de réduire l’incidence des pathologies cardio-vasculaires ultérieures.

Joham AE, Kakoly NS, Teede HJ, Earnest A. Incidence and predictors oh hypertension in a cohort of Australian women with and without polycystic ovary syndrome. JCEM. 2021;106:1585-93.

 
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