Utilisation de la progestérone vaginale comme tocolytique : revue systématique et méta analyse

La prématurité est une cause majeure de morbimortalité néonatale. La progestérone est utilisée comme tocolytique en prévention de l’accouchement prématuré chez les patientes ayant un col court (1) ou un  antécédent d’accouchement prématuré (2). Une analyse documentaire de type Cochrane a analysé en 2009 les effets bénéfiques et nocifs de la progestérone dans la prévention de la prématurité chez les femmes ayant un risque d’accouchement prématuré (3).

Cette méta-analyse de Suhag et al., paru dans l’ American Journal en octobre 2015, fait état de l’utilisation de la progestérone vaginale comme tocolytique. Cinq études randomisées ont été incluses, correspondant à 441 parturientes ayant une grossesse singleton. Ces études randomisées ont évalué l’utilisation de la progestérone vaginale comparée à un placebo.

On notait :

  • une réduction du nombre d’accouchements prématurés (RR=0.71, IC95% : 0.57-0.90)
  • un âge gestationnel plus tardif à la naissance (1.29 semaines, IC95% : 0.43-2.15)
  • une réduction du taux de travail prématuré (RR=0.51, IC95% : 0.31-0.84)
  • une réduction du taux de sepsis néonatal (RR=0.34, IC95% : 0.12-0.98)

Cependant, on constatait un biais méthodologique dans certaines études  avec une randomisation inappropriée et une absence de double insu.

L’administration de progestérone vaginale comme tocolytique réduit le risque d’accouchement prématuré avant 37 SA. Elle entraine également une réduction du taux de sepsis néonatal et une prolongation significative de la grossesse. La progestérone semble également réduire le risque d’accouchement prématuré chez les femmes qui présentent un col raccourci mais la réalisation d’une echographie systématique chez toutes les femmes enceintes afin d’identifier les femmes présentant un col raccourci ne peut pas être recommandée en pratique. Enfin, des essais comparatifs randomisés à plus grande échelle sont nécessaires afin de déterminer si l’administration prénatale de progestérone réduit la mortalité périnatale et la mortalité néonatale et infantile sévère à long terme.

 

Pour en savoir plus :

(1)Fonseca EB, Celik E, Parra M, Singh M, Nicolaides KH. Progesterone and the risk of preterm birth among women with a short cervix. N Engl J Med 2007 ; 357 :462-9

(2)Meis PJ, Klebanoff M, Thom E et al. Prevention of récurrent preterm delivery by 17 alpha-hydroxyprogesterone caproate. N Engl J Med 2003 ; 348 :2379-85

(3)Dodd JM, Flenady V, Cincotta R, Crowther CA. Prenatal administration of progestérone for preventing preterm birth in women considered to be at risk of preterm birth. Cochrane Database of Systematic Reviews 2006 ; Issue 1

 
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