Métoclopramide (Primpéran®) en début de grossesse : pas de risque pour le fœtus !

Plus de 50% des femmes présentent des nausées et/ou vomissements en début de grossesse.

Leur prise en charge repose bien souvent sur l’abstention thérapeutique, seulement 10 à 15% d’entre elles se voient prescrire une thérapeutique. Le métoclopramide (Primpéran®)  fait partie des molécules utilisées mais, jusqu’à présent, les données concernant sa sécurité d’emploi en cours de grossesse restaient limitées imposant une certaine prudence des prescripteurs.

Une équipe danoise a recueilli les données provenant des registres nationaux des naissances, établis entre 1997 et 2011, afin d’évaluer les risques de malformations congénitales, d’avortements spontanés et mortalité périnatale chez des femmes ayant utilisé cette molécule en début de grossesse. Ont également été enregistrés les accouchements prématurés, les petits poids de naissance et les retards de croissance intra-utérins.

L’évaluation a porté sur un total de 1 222 503 grossesses exposées ou non au métoclopramide (ratio : ¼) appariées sur l’âge des femmes et l’année calendaire.

Parmi les 28 486 femmes exposées au métoclopramide au premier trimestre de la grossesse, 721 ont donné naissance à un enfant présentant une malformation congénitale majeure soit 25,3 cas pour 1 000 naissances comparativement aux 26,6 cas pour 1 000 naissances dans le groupe contrôle. Ainsi, il n’apparaissait pas de différence significative concernant le taux de malformations sévères comme : les anomalies de fermeture du tube neural, la transposition des gros vaisseaux, la tétralogie de Fallot, les communications inter-auriculaires et inter-ventriculaires, la coarctation de l’aorte, la fente palatine, l’atrésie ano-rectale, les anomalies des membres.

Les taux d’avortements spontanés et de mortalité périnatale n’étaient pas augmentés chez ces femmes avec respectivement HR=0,35 (95%IC=0,33-0,38) et HR=0,90 (95%IC=0,74-1,08).

Cette vaste étude tend à innocenter le métoclopramide (Primpéran®) tant sur le plan des malformations fœtales sévères que sur le risque d’avortements spontanés et celui de la mortalité périnatale.

L’utilisation de cette molécule semble donc pouvoir être proposée pour soulager bon nombre de patientes souffrant de nausées et/ou vomissements en début de grossesse. Rappelons cependant que cette molécule n’est pas dénuée d’effets secondaires, en particulier neurologiques, et que sa prescription impose toujours une évaluation de la balance bénéfice/risque.

 

Metoclopramide in pregnancy and risk of major congenital malformations and fetal death. B Pasternak, H Svanström, D Molgaard and al. JAMA 2013;310(15):1601-1611.doi:10.1001/jama.2013.278343.

 
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