Le cancer du col de l'utérus est un enjeu de santé publique qui concerne environ 3 000 nouveaux cas par an.
La pratique du frottis cervico-utérin (FCU) est l’examen de référence pour dépister ce cancer entre 25 et 65 ans, tous les 3 ans après deux frottis consécutifs normaux à un an d'intervalle (1).
Les sages-femmes sont des professionnels, entre autres, de plus en plus impliqués dans la prévention et le suivi gynécologique « des femmes en bonne santé » depuis la loi HPST du 21 juillet 2009 (2).
Le métier de sage-femme concerne le domaine de la physiologie, mais est souvent confronté à la frontière mince de la pathologie, notamment dans le dépistage de situations à risques du quotidien (suivi de grossesse, post-partum, gynécologie/contraception, échographies, orthogénie...etc).
En cas de frottis anormaux, il peut se poser la question des différents modes de prise en charge proposées aux patientes, et du vécu des résultats selon les divers environnements d’exercices.
Des recommandations officielles ont été publiées en 2016 par l’Institut National contre le Cancer (INCa) afin de d’homogénéiser ces pratiques en proposant des conduites à tenir types selon les atypies cytologiques, et selon le profil de femmes concernées (3).
Il semble toutefois intéressant d’évaluer le caractère homogène ou hétérogène des pratiques actuelles autour du FCU, et d’identifier d’éventuels questionnements ou attentes à ce sujet au sein de notre profession.
Pour cela un questionnaire court et anonyme a été créé (voir le détail dans la partie « résultats »).
Les informations collectées était d’une part d’ordre général : département d’exercice, type de structure, et année d’obtention du diplôme de sage-femme.
D’autre part, plus spécifiques à la pratique du frottis : fréquence de réalisation du geste, prises en charge proposées selon différentes atypies cytologiques, vécu des résultats en cas de frottis anormaux, sujets d'intérêts de formations sur le frottis…etc.
Le questionnaire a été diffusé de façon aléatoire en France à environ 1 300 sages-femmes libérales, entre début octobre et fin novembre 2018.
337 sages-femmes y ont répondu (soit 26 % environ).
Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive transversale.