Validation prospective du test diagnostique de 21 gènes (Oncotype Dx) dans le cancer du sein : poursuite de la désescalade thérapeutique

Sparano et al. Prospective Validation of a 21-Gene Expression Assay in Breast Cancer. NEJM 2015, publié online le 28 septembre 2015.

Oncotype DX™ quantifie l’expression de 21 gènes dont 16 gènes cibles par reverse transcriptase-quantitative polymerase chain reaction (RT-qPCR) sur du tissu tumoral fixé et inclus en paraffine. Les 16 gènes incluent principalement des gènes associés à la prolifération, à l’expression de HER2, RO et RP. Le test donne une valeur de Recurrence Score (RS) qui correspond à un niveau de risque de rechute à 10 ans pour chaque tumeur analysée : risque bas, intermédiaire ou haut.

Les femmes ayant un cancer du sein RH+N- traitées par hormonothérapie seule ont une survie sans récidive (SSR) estimée à 85%. La chimiothérapie (CT) complémentaire apporte un bénéfice complémentaire de seulement 5%, signifiant qu’un certain nombre d’entre elles sont probablement sur-traitées si l’on prend uniquement en compte les caractéristiques clinico-pathologiques tumorales.

Cette étude prospective a évalué la survie de femmes ayant un cancer du sein RH+N- avec un risque de récidive faible (RS entre 0 et 10) ayant bénéficié d’une hormonothérapie seule. Les critères d’inclusion étaient les suivants : cancer du sein de 0,6 à 5 cm ; quelque soit le grade ; HER non surexprimé ; RH+ ; N-. Les patientes ayant un RS < 10 ont uniquement bénéficié d’une hormonothérapie.

Parmi les 10 253 patientes incluses, 1626 (15,9%) avaient un RS faible et n’ont donc pas reçu de CT. A 5 ans, la SSR était de 93,8%, la survie sans métastases à distance de 98,7% et la survie globale de 98%.

Cette étude confirme pour la première fois de façon prospective par l’absence de bénéfice de la CT pour les patientes ayant un RS faible la valeur pronostique de ce test.
 

Commentaires :

La majorité des patientes avec un RS faible avait une tumeur de grade 2 (59%), et 7% une tumeur de grade 3. Une CT aurait probablement été recommandée pour ces patientes (Grade 3, Grade 2 avec KI67 élevé).  Ces patientes bénéficient donc pleinement de la réalisation de ce test en évitant une CT « inutile ». Pour les patientes ayant un cancer du sein de grade I (quand même 1/3), nos référentiels n’auraient pas retenus d’indication de CT. L’utilité du test est alors contestable dans cette situation.

Par ailleurs, d’autres tests moins couteux tel que uPA/PAI-1 a aussi démontré de manière prospective avec un recul plus important sa valeur pronostique sur la SSR.

Enfin, les résultats d’une autre partie de cette étude (TAILORx) pour les patientes ayant un RS intermédiaire (entre 11 et 25) randomisées en CT et HT vs HT seule sont attendus avec impatience car c’est surtout dans ce groupe de patientes que le bénéfice de la CT est difficile à apprécier.