Le nouveau plan cancer 2014-2019 - Ce qui est nouveau en Gynécologie

Le Plan cancer 2014-2019 a été présenté par le président de la République le 04/02/2014

Nous vous présentons ici un « résumé » des objectifs définis

« Près de 355000 personnes font l’objet d’un diagnostic de cancer chaque année, dont 200.000 hommes et 155.000 femmes. Le nombre de nouveaux cas a doublé au cours des 30 dernières années, mais parallèlement, la mortalité a régulièrement diminué. Aujourd’hui, ce sont donc 3 millions de personnes qui vivent en France avec ou après un cancer.

La lutte contre les cancers concerne chacun d’entre nous, parce que nous sommes ou que nous avons été malades, parce que nous accompagnons une personne malade dans notre cadre familial, amical ou professionnel, ou encore parce que nous voulons réduire notre risque de développer un cancer.

Ce nouveau Plan cancer cherche à répondre à l’ensemble des enjeux, à la fois humains et sociétaux, posés par la maladie.

Malgré les progrès médicaux, les pathologies cancéreuses restent la première cause de mortalité: 148000 personnes en décèdent chaque année.

L’ambition première du Plan est de guérir plus de personnes malades, en favorisant des diagnostics précoces et en garantissant l’accès de tous à une médecine de qualité et aux innovations.

Les cancers sont aussi la première cause de mortalité évitable. Au regard des connaissances actuelles, on estime que près d’un décès par cancer sur deux pourrait être évité.

 Ainsi, le Plan investit dans la prévention pour réduire significativement le nombre de nouveaux cas de cancers.

Enfin, il soutient la recherche fondamentale, source des progrès à venir. »

OBJECTIF 1 : FAVORISER DES DIAGNOSTICS PLUS PRÉCOCES

  • FAIRE RECULER LES INÉGALITÉS FACE AU CANCER DU COL UTÉRIN ET RÉDUIRE SON INCIDENCE
  • RÉDUIRE LA MORTALITÉ ET LA LOURDEUR DES TRAITEMENTS DU CANCER DU SEIN ET DU CANCER COLORECTAL GRÂCE AUX DÉPISTAGES
  • PERMETTRE À CHACUN DE MIEUX COMPRENDRE LES ENJEUX DES DÉPISTAGES
  • IDENTIFIER DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE DIAGNOSTICS PRÉCOCES

OBJECTIF 2 : GARANTIR LA QUALITÉ ET LA SÉCURITÉ DES PRISES EN CHARGE

  • RÉDUIRE LES DÉLAIS ENTRAÎNANT DES PERTES DE CHANCE
  • ENCADRER ET ÉVALUER LES PRISES EN CHARGE DES PERSONNES ATTEINTES DE CANCER
  • GARANTIR UNE PRISE EN CHARGE ADAPTÉE AUX MALADES NÉCESSITANT UN TRAITEMENT COMPLEXE
  • ADAPTER LES PRISES EN CHARGE DES ENFANTS, ADOLESCENTS ET JEUNES ADULTES
  • RÉPONDRE AUX BESOINS SPÉCIFIQUES DES PERSONNES ÂGÉES
  • AMÉLIORER LA COORDINATION VILLE‐HÔPITAL ET LES ÉCHANGES D’INFORMATIONS ENTRE PROFESSIONNELS

OBJECTIF 3 : ACCOMPAGNER LES ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES ET THÉRAPEUTIQUES

  • SÉCURISER L’UTILISATION DES CHIMIOTHÉRAPIES ORALES
  • DÉVELOPPER LA CHIRURGIE AMBULATOIRE EN CANCÉROLOGIE
  • FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE LA RADIOLOGIE INTERVENTIONNELLE
  • ASSURER À CHACUN L’ACCÈS À LA TECHNIQUE DE RADIOTHÉRAPIE LA PLUS ADAPTÉE

OBJECTIF 4 : FAIRE ÉVOLUER LES FORMATIONS ET LES MÉTIERS DE LA CANCÉROLOGIE
 

OBJECTIF 5 : ACCÉLÉRER LÉMERGENCE DE L’INNOVATION AU BÉNÉFICE DES PATIENTS

  • FAIRE ÉVOLUER LA RECHERCHE CLINIQUE ET TRANSLATIONNELLE EN CANCÉROLOGIE
  • PROMOUVOIR UNE POLITIQUE GLOBALE DU MÉDICAMENT EN CANCÉROLOGIE
  • CRÉER LES CONDITIONS D’UNE DIFFUSION RAPIDE DE L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE

OBJECTIF 6 : CONFORTER LAVANCE DE LA FRANCE DANS LA MÉDECINE PERSONNALISÉE

  • PERMETTRE UN ACCÈS LARGE AU DIAGNOSTIC INDIVIDUALISÉ
  • VALIDER ET DÉPLOYER LES NOUVELLES TECHNIQUES D’ANALYSE DES TUMEURS

PRÉSERVER LA CONTINUITÉ ET LA QUALITÉ DE VIE

OBJECTIF 7 : ASSURER DES PRISES EN CHARGE GLOBALES ET PERSONNALISÉES

  • FLUIDIFIER ET ADAPTER LES PARCOURS DE SANTÉ
  • AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE PAR L’ACCÈS AUX SOINS DE SUPPORT
  • FACILITER LA VIE À DOMICILE OU OFFRIR DES HÉBERGEMENTS ADAPTÉS
  • PERMETTRE À CHACUN D’ÊTRE ACTEUR DE SA PRISE EN CHARGE

OBJECTIF 8 : RÉDUIRE LES RISQUES DE SÉQUELLES ET DE SECOND CANCER

  • SYSTÉMATISER LA PRÉVENTION ET LA PRISE EN CHARGE DES SÉQUELLES
  • GÉNÉRALISER UNE DÉMARCHE DE PRÉVENTION APRÈS UN DIAGNOSTIC DE CANCER

OBJECTIF 9 : DIMINUER L’IMPACT DU CANCER SUR LA VIE PERSONNELLE

INVESTIR DANS LA PRÉVENTION ET LA RECHERCHE

OBJECTIF 10 : LANCER LE PROGRAMME NATIONAL DE RÉDUCTION DU TABAGISME

  • ÉVITER L’ENTRÉE DANS LE TABAGISME, EN PRIORITÉ CHEZ LES JEUNES
  • FACILITER L’ARRÊT DU TABAGISME
  • FAIRE DE LA POLITIQUE DES PRIX DU TABAC UN OUTIL AU SERVICE DE LA SANTÉ PUBLIQUE
  • METTRE EN OEUVRE UNE CONCERTATION NATIONALE

OBJECTIF 11 : DONNER À CHACUN LES MOYENS DE RÉDUIRE SON RISQUE DE CANCER

  • DIMINUER LE NOMBRE DE CANCERS LIÉS À L’ALCOOL
  • RÉDUIRE LE RISQUE DE CANCER PAR L’ALIMENTATION ET L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
  • MAÎTRISER LE RISQUE DE CANCERS LIÉS AUX HÉPATITES VIRALES
  • ÉCLAIRER LES CHOIX INDIVIDUELS ET COLLECTIFS POUR PERMETTRE D’ADAPTER LES COMPORTEMENTS FACE AU CANCER

OBJECTIF 12 : PRÉVENIR LES CANCERS LIÉS AU TRAVAIL OU À L’ENVIRONNEMENT

  • DIMINUER LE NOMBRE DE CANCERS D’ORIGINE PROFESSIONNELLE
  • MIEUX COMPRENDRE LES LIENS ENTRE CANCERS ET ENVIRONNEMENT ET PROTÉGER LES POPULATIONS DES EXPOSITIONS À RISQUE

OBJECTIF 13 : SE DONNER LES MOYENS D’UNE RECHERCHE INNOVANTE

  • S’APPUYER SUR UNE RECHERCHE FONDAMENTALE COMPÉTITIVE
  • PROMOUVOIR DES PARCOURS PROFESSIONNELS EN APPUI DES ÉVOLUTIONS DE LA RECHERCHE EN CANCÉROLOGIE
  • PARTAGER ET VALORISER LES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE SUR LE CANCER

OPTIMISER LE PILOTAGE ET LES ORGANISATIONS

OBJECTIF 14 : FAIRE VIVRE LA DÉMOCRATIE SANITAIRE

  • ASSOCIER LES USAGERS À LA DÉFINITION ET À LA MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LES CANCERS
  • SOUTENIR LE PROCESSUS DE DÉMOCRATIE SANITAIRE PAR LA FORMATION DES PARTIES PRENANTES

OBJECTIF 15 : APPUYER LES POLITIQUES PUBLIQUES SUR DES DONNÉES ROBUSTES ET PARTAGÉES

  • MIEUX APPRÉHENDER LES PARCOURS DE SANTÉ ET LES INÉGALITÉS FACE AUX CANCERS
  • SE DOTER D’UN SYSTÈME D’OBSERVATION DES CANCERS PERFORMANT

OBJECTIF 16 : OPTIMISER LES ORGANISATIONS POUR UNE PLUS GRANDE EFFICIENCE

  • RENFORCER LE PILOTAGE ET L’ANIMATION NATIONALE EN FAVORISANT LE DÉCLOISONNEMENT
  • REDÉFINIR LA PLACE DES ACTEURS RÉGIONAUX ET TERRITORIAUX EN APPUI DES ARS
  • CONFORTER LA STRUCTURATION DE LA RECHERCHE EN RÉGIONS 1
  • CONFORTER LA PLACE DE LA FRANCE DANS LES COOPÉRATIONS INTERNATIONALES EN RECHERCHE ET SANTÉ PUBLIQUE

OBJECTIF 17 : ADAPTER LES MODES DE FINANCEMENT AUX DÉFIS DE LA CANCÉROLOGIE

  • SAVOIR ADAPTER LES MODALITÉS DE FINANCEMENT AU RYTHME DES ÉVOLUTIONS TECHNIQUES ET ORGANISATIONNELLES
  • INCITER À LA FLUIDITÉ DES PARCOURS PAR DES MÉCANISMES FINANCIERS INNOVANTS
  • DÉGAGER DES MARGES DE MANOEUVRE POUR FINANCER L’INNOVATION
  • MAINTENIR UN HAUT NIVEAU D’EXIGENCE DANS LES CHOIX DE FINANCEMENT DE LA RECHERCHE

 

Pour la Gynécologie les principaux points de propositions sont :

Action 1.1 : Permettre à chaque femme de 25 à 65 ans l’accès à un dépistage régulier du cancer du col utérin via un programme national de dépistage organisé.

La réalisation d’un frottis du col de l’utérus est recommandée chez les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans, tous les 3 ans (après 2 frottis normaux à 1 an d’intervalle). Les expérimentations de dépistage organisé menées dans 13 départements ont montré une augmentation du nombre de femmes réalisant cet examen. Le succès d’un tel dispositif repose sur la mobilisation de professionnels de santé, du secteur social et médicosocial et l’implication de collectivités territoriales. Grâce à la généralisation à l’échelle nationale, l’objectif est que le taux de couverture du dépistage dans la population cible passe de 50‐60 % à 80 % et qu’il soit plus facilement accessible aux populations vulnérables ou les plus éloignées du système de santé.

La généralisation suppose plusieurs actions concrètes impliquant différents acteurs :

  • Encadrer le dispositif de dépistage organisé du cancer du col utérin en définissant un cahier des charges qui prendra en compte les enseignements tirés des expérimentations, en ciblant les femmes ne réalisant pas de dépistage et les populations les plus vulnérables.
     
  • Déployer le dispositif, son suivi et son évaluation en confortant le rôle du médecin généraliste et en s’appuyant sur les structures de gestion du programme de dépistage des cancers.
     
  • Garantir aux personnes concernées une prise en charge totale des actes de dépistage par l’assurance maladie obligatoire et complémentaire dans le cadre de la mise en place de contrats solidaires et responsables et élargir dans ce cadre l’application de la dispense d’avance de frais (consultations, tests et actes de dépistage).
     
  • Renforcer le rôle du médecin traitant dans l’initiation, la réalisation et le suivi du dépistage, et ajuster les objectifs de participation des patientèles des médecins traitants dans les objectifs de santé publique.
     
  • Assurer, sous la responsabilité des ARS, la diversification des effecteurs et lieux de réalisation des frottis cervicaux‐utérins, et impliquer l’ensemble des professionnels et collectivités concernés dans le programme de dépistage afin de faire face aux évolutions démographiques (médecins généralistes,
    gynécologues, sages‐femmes, pathologistes, biologistes).
     
  • Positionner dans le dispositif l’alternative par autoprélèvement pour les femmes qui ne font pas de frottis.
     
  • Développer des actions d’information et de sensibilisation de la population et cibler particulièrement en lien avec les ARS les départements dont les taux de couverture sont inférieurs à 50 % de la population cible.
     
  • S’assurer du respect des règles d’assurance qualité à toutes les étapes techniques et opérationnelles du programme.

Guérir plus de personnes malades

Action 1.2 : Améliorer le taux de couverture de la vaccination par le vaccin antipapillomavirus en renforçant la mobilisation des médecins traitants et en diversifiant les accès, notamment avec gratuité, pour les jeunes filles concernées.

Près de 70 % des cancers du col de l’utérus sont liés à une infection par les papillomavirus humains HPV 16 ou 18. Deux vaccins sont disponibles en France depuis 2006, mais la dynamique de vaccination connaît une inflexion depuis 2010 et le taux de couverture vaccinale est aujourd’hui inférieur à 30 %. La vaccination se heurte à plusieurs freins, dont la crainte d’effets secondaires, mais aussi le coût, avec un reste à charge d’environ 120 euros, hors coût des consultations médicales associées. La sûreté et l’efficacité du vaccin font pourtant l’objet d’une vigilance soutenue de la part des autorités de santé. Associée au frottis, la vaccination constitue une arme très efficace pour permettre une éradication du cancer du col de l’utérus. L’accessibilité de la vaccination aux populations socialement moins favorisées ou éloignées du système de soins est un enjeu majeur, car la mortalité par cancer du col de l’utérus est révélatrice de fortes inégalités sociales. Certains pays ont atteint des taux de couverture de 80 % grâce à la mise en place d’une vaccination systématique en milieu scolaire. Cette vaccination a été introduite dans les calendriers vaccinaux nationaux de 18 pays européens. Sur la durée du Plan, la France se donne donc pour objectif dans un premier temps d’atteindre une couverture vaccinale de 60 % et d’expérimenter l’acceptabilité d’une vaccination en milieu scolaire pour augmenter ce taux de couverture. Dans ce cadre, il est prévu de :

  • Renforcer la communication vers les jeunes filles et les parents sur l’enjeu de la vaccination et son rapport bénéfices/risques, en mobilisant les relais locaux associatifs, les collectivités territoriales et les services de santé scolaire.
     
  • Introduire dans les rémunérations sur objectifs de santé publique des médecins traitants un indicateur de progrès de la vaccination anti‐HPV, en complément de l’indicateur existant pour le frottis du col de l’utérus.
     
  • Promouvoir la diversification des structures de vaccination dont certaines permettent un accès gratuit à la vaccination : centres de vaccination, centres d’examens de santé, centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), centres d'information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CIDDIST), maisons de santé pluridisciplinaires…
     
  • Autoriser la vaccination par les infirmier(e)s diplômé(e)s d’État.
     
  • Promouvoir des études en sciences humaines et sociales et en épidémiologie descriptive sur l’acceptabilité de la vaccination en milieu scolaire pour les jeunes filles de 11 à 14 ans.
     

Guérir plus de personnes malades

Action 1.3 : Assurer aux femmes chez lesquelles une anomalie a été détectée une prise en charge adaptée.

Dans le cadre de la généralisation du dépistage, 6 millions de femmes devraient réaliser un frottis chaque année. Le taux de frottis anormal attendu est de 3,9 %, soit 235 000 femmes chaque année, et des lésions précancéreuses ou cancéreuses seront constatées chez plus de 31 000 femmes. Il est donc essentiel que le programme de dépistage s’accompagne d’une actualisation des conduites à tenir devant un frottis anormal pour garantir des prises en charge adaptées.

  • Actualiser et diffuser les recommandations de prise en charge des lésions précancéreuses et cancéreuses en précisant les indications d’utilisation des différentes options thérapeutiques, pour éviter les conisations en excès et minimiser le surtraitement. S’assurer de leur application par les professionnels concernés.

 

Action 1.4 : Mettre en place une évaluation de la stratégie de lutte contre le cancer du col de l’utérus pour guider et réajuster les dispositifs.

  • Assurer le recueil et l’analyse au niveau régional et national des informations et données nécessaires au suivi de ces programmes, à l’analyse des inégalités d’accès et à l’évaluation pluriannuelle de l’organisation mise en place, ainsi que du respect des bonnes pratiques de prise en charge.
     
  • Évaluer, sous l’angle médico‐économique, la stratégie intégrée de dépistage et de vaccination et ses évolutions potentielles.

Pour en savoir plus :

http://www.e-cancer.fr/toutes-les-actualites/2755-plan-cancer/8644-lancement-du-plan-cancer-2014-2019

 
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