Exercice physique durant la grossesse et risque d’accouchement prématuré: revue systématique et méta analyse

“ Exercise during pregnancy in normal-weight women and risk of preterm birth: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. V. Berghella et al. Am J Obstet Gynecol 2016”

L’accouchement prematuré est une cause majeure de mortalité périnatale aux Etats Unis. Classiquement, il était recommandé aux parturientes de ne pas pratiquer d’exercice physique du fait du risque théorique d’accouchement prématuré. L’activité physique et la survenue d’un accouchement prématuré étaient liés du fait d’un relargage de catécholamines, en particulier de la norepinephrine, lors d’un effort (1,2). Inversement, l’exercice physique réduit le risque d’accouchement prématuré par d’autres mécanismes tels qu’une diminution du stress oxydatif et une hypervascularisation placentaire (3).

Cette méta-analyse de Berghella et al., paru dans l’American Journal en 2016, fait état de l’efficacité de l’exercice physique dans le risque d’accouchement prematuré. Sur les 2059 patientes incluses dans cette méta-analyse, 1022 (49.6%) étaient randomisées dans le groupe “exercice” et 1037 (50.4%) dans le groupe “contrôle”. L’exercice durait entre 35 et 90 minutes et était réalisé 3 à 4 fois par semaine.

L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets de l’exercice physique durant la grossesse sur le risque d’accouchement prématuré.

Le critère de jugement principal était la survenue d’un accouchement prématuré.

Les patientes randomisées dans le groupe “exercie physique” avaient :

  • une incidence similaire d’accouchement prématuré (4.5% vs 4.4%; RR, 1.01, IC95%, 0.68_1.50)
  • un terme d’accouchement similaire
  • une incidence plus élevée d’accouchement par les voies naturelles (73.6% vs 67.5%; RR, 1.09, IC95%, 1.04_1.15)
  • une incidence significativement plus faible de césarienne (17.9% vs 22%; RR, 0.82, IC 95%, 0.69_0.97)

Ces patientes (du groupe “exercice”) avaient également(comparé au groupe contrôle) :

- une incidence de diabète gestationnel plus faible (2.9% vs 5.6%; RR,0.51, IC95%, 0.31-0.82)

- une incidence d’HTA gravidique plus faible (1.0% vs 5.6%; RR,0.21, IC95%, 0.09-0.45).

Aucune différence n’avait été constatée en terme de petit poids pour l’âge gestationnel et de poids moyen de naissance. Il faut souligner que la puissance de cette méta-analyse résidait dans le nombre important de parturientes incluses (N=2059).

L’activité physique au cours de la grossesse, à raison de 35 à 90 minutes, 4 fois par semaine peut donc être conseillée et pratiquée sans risque en cas de grossesse singleton; dans cette méta analyse, il n’y avait pas d’augmentation du risque d’accouchement prématuré.

 

Pour en savoir plus :

  1. Wolfe L, Hall P, Webb K, Goodman L, Monga M, McGrath M. Prescription of aerobic exercise during pregnancy. Sports Med 1989:8:273-301
  2. Barakat R, Perales M, Bacchi M, Coteron J, Refoyo I. A program of exercise throughout pregnancy. Is it safe to mother and newborn? Am J Health promot 2014; 29-2-8
  3. Domenjoz I, Kayser B, Boulvain M. Effect of physical activity during pregnancy on mode of delivery. Am J Obstet Gynecol 2014; 211:401

 
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