Conséquences d’une exposition prénatale à l’alcool : revue systématique et méta-analyse

Le syndrome d’alcoolisation fœtal (SAF) est la 1ère cause de handicap mental d’origine non génétique chez l’enfant et est à l’origine d’un tiers des naissances prématurés. C’est un véritable problème de santé publique. Chaque jour, aux Etats Unis, on estime, entre 150 et 500,  le nombre d’enfants nés avec un SAF ; la plupart seront diagnostiqués tardivement. Chaque année en France, naissent environ 8000 enfants fragilisés par les effets de l’alcool, soit 1% des naissances. Parmi eux, 800 sont atteints de la forme grave, le SAF complet, regroupant  l’ensemble des anomalies malformatives et neuro-comportementales, causées par l’alcool. Son cout pour la société est très important (1). Le SAF constitue l’atteinte la plus grave de l’exposition prénatale à l’alcool (2).

Cet article de Popova et al., paru dans le Lancet,  en janvier 2016 est une méta-analyse faisant état des comorbidités associées au SAF (3). Cette liste des comorbiditées est mentionnée dans le ICD-10 (Classification of Mental and Behaviour Disorders). Cette méta-analyse regroupe 127 études ; deux types d’analyse ont été faites : une analyse quantitative (94 études) et une analyse qualitative (33 études). Les 5 comorbidités les plus fréquemment retrouvées dans ces études (entre 55 et 91%) sont :

  • troubles du language
  • troubles de la conduite
  • troubles du système nerveux péiphérique
  • troubles de l’attention
  • otite séreuse chronique

Les effets de l’alcool sur le fœtus sont nombreux (4). Le SAF complet se manifeste par un retard de croissance, une dysmorphie faciale, un philtrum long, une microcéphalie accompagnée d’un retard mental, des malformations cérébrales et des troubles neuro-comportementaux qui seront décelés à distance.

Un arrêt de la consommation d’alcool (“objectif zéro alcool”) est recommandé dès le début de la grossesse et pendant toute sa durée car le seuil de consommation en dessous duquel il n’y a pas de risque pour le foetus n’a pas été déterminé. Des messages de prévention doivent être délivrés en amont de la grossesse et une sensibilisation de la population aux risqué liés à la prise d’alcool dès le souhait de conceptiond’un enfant doit avoir lieu.

Pour en savoir plus:

  1. Lupton C, Burd L, Harwood R. Cost of fetal alcohol spectrum disorders. Am J Med Genet C Semin Med Genet 2004; 127C:42-50
  2.  Jones KL, Smith DW. Recognition of the fetal alcohol syndrome in early infancy. Lancet 1973; 302: 999-1001
  3. WHO. The internatinal Classification of Diseases and Related Health Problems, Tenth Revision. Geneva, Switzerland: World Health Organization, 2007.
  4. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Update: trends in fetal alcohol syndrome-United States, 1979-1993.

 
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