Intracytoplasmic sperm injection versus conventional in vitro fertilization in unexplained infertility
Aya IWAMOTO, Karen M. SUMMERS, Amy SPARKS, Abigail C. MANCUSO (Départment of Obstetric ans Gynecology, University of Iowa Hospitals ans Clinics, IOWA CITY, Iowa)
Fertil. Steril. – Volume 5 n°3 – septembre 2024 – 2666-3341
L’étude de Aya IWAMOTO et coll. (Université d’IOWA, USA) compare les résultats et coûts des deux techniques de fécondation in vitro (FIV) : soit FIV conventionnelle (FIV-CL) ou FIV associée à une ICSI, réalisées dans le cadre d’infertilité idiopathique.
Type de l’étude
Il s’agit d’une étude rétrospective menée dans le cadre de la « Society for Assisted Reproductive Technology » (SART), entre 2017 et 2021, chez des couples infertiles ; les protocoles de FIV/FIV-ICSI incluant des transferts d’embryons « frais » ou transferts d’embryons surnuméraires cryo-préservés.
Critères de l’étude
1/ Les auteurs ont retenu comme résultat principal les taux de grossesses évolutives à terme, définies comme la naissance d’un enfant vivant (Cumulative Live Birth Rate - CLBR).
2/ Les critères et résultats secondaires retenus sont :
- le pourcentage d’ovocytes fécondés à 2 pronuclei par ovocyte récupéré,
- le pourcentage de fausses couches spontanées,
- le nombre global d’embryons cryo-préservés au stade blastocyste et nombre d’embryons surnuméraires transférés après décongélation.
Les auteurs ont distingué deux sous-groupes :
- un incluant les cas où une analyse génétique d’aneuploïdie pré-implantatoire a été réalisée (PGT-A),
- l’autre sans PGT-A.
Résultats de l’étude
L’étude a porté sur 24586 cas d’infertilité idiopathique et après ajustement de l’âge, de l’index de masse corporelle, du nombre d’ovocytes récupérés et de la durée d’infertilité, 18805 cas ont été retenus.
- Les critères d’exclusion étaient : don de sperme, sperme congelé, vitrification ovocytaire, cas d’anomalies spermatiques retrouvées sur des cycles antérieurs.
- Les auteurs ont éliminé les cas d’endométriose, d’ovaires polykystiques, d’insuffisance ovarienne prématurée ou de troubles de l’ovulation, d’anomalies tubaires et/ou utérines, d’anomalies du bilan spermatique…
- Les deux cohortes distinctes représentaient :
- 11360 cas où il n’y a pas eu de recours au PGT-A, soit 7341 ICSI et 4289 FIV « conventionnelle »,
- l’autre groupe avec PGT-A représentait 7175 cas, soit 6007 ICSI et 1168 FIV « conventionnelle ».
Résultat de grossesses à terme (CLBR)
- les auteurs ne retrouvent pas de différence significative en termes de CLBR,
- dans les cas de cycles sans PGT-A : 54,4% pour l’ICSI / 57,5% pour les FIV conventionnelle,
- dans les cas de cycles avec PGT-A, les taux de grossesses sont identiques : 47,6% pour l’ICSI / 51,8% pour la FIV conventionnelle.
Résultat en termes de fausses couches spontanées
Les auteurs retrouvent dans les cycles sans PGT-A que le taux de fausses couches spontanées est plus important en cas d’ICSI qu’en FIV conventionnelle : 16,4%/14%.
On ne retrouve pas de différences significatives selon les cycles avec PGT-A ou sans PGT-A : 13,9% ICSI / 13,2% en FIV conventionnelle.
Résultats en termes de pourcentage d’ovocytes à 2 pronuclei et taux d’embryons au stade blastocyste transférés
Les résultats sont plus bas en cas d’ICSI par rapport à la FIV conventionnelle, avec ou sans PGT-A.
(NDLR : curieusement, on aurait pu s’attendre à un résultat inverse).
En ce qui concerne les coûts
Les auteurs estiment qu’un montant supplémentaire moyen de 11 millions de dollars est rapporté lorsque l’ICSI est réalisée par rapport à une FIV conventionnelle sur l’ensemble des tentatives.
Conclusion
Sans tenir compte de l’aspect financier (néanmoins important), les auteurs ne retrouvent aucun intérêt à la réalisation d’une ICSI plutôt qu’une FIV conventionnelle dans le cadre de prise en charge des infertilités inexpliquées ;