Mère après 40 ans : nouveau défi au temps ?

De plus en plus de femmes mènent une grossesse à l’âge ou bien d’autres n’imaginent plus faire un enfant. Être mère après 40 ans est de plus en plus fréquent, mais ce changement de paradigme est évidemment questionnant. Dans les années 70, les militantes du MLF avaient comme slogan « un enfant, si je veux, quand je le veux ». 
C’est en effet quand elles le veulent mais pourquoi les femmes font-elles des enfants si tard ? 

Selon l’INSEE, en France en 2019, 42 800 bébés sont nés de mères âgées de 40 ans et plus. Soit cinq fois plus qu’en 1980. Dans les années 90, les maternités tardives augmentent pour les femmes de 43 à 45 ans, puis celles de 46 ans ou plus dans les années 2000. 

Évidemment nous savons tous qu’aujourd’hui de nombreuses femmes décident plus tardivement de devenir mères pour des raisons d’études poussées, de développement de leur carrière professionnelle ou encore par défaut, ne trouvant pas le futur père ! 

Les techniques de procréation médicalement assistée ont évidemment aidé les femmes à repousser les limites. 
Mais attention, nous parlons de femmes souvent plus diplômées et qui culturellement ont également une vision du « quand je veux » très poussée, expliquant souvent que chaque chose a sa place et son temps, ce qui signifie que l’enfant doit venir lorsqu’un certain nombres de « cases » sont cochées ! 
La réalité, c’est que souvent, par manque d’information, les femmes n’ont pas toujours à l’esprit que l’âge n’est pas un allié, d’un point de vue biologique ! Le vieillissement cellulaire, qui concerne également les ovocytes, n’est souvent pas considéré comme un obstacle. 

La société change de regard 

Il est à noter que notre société qui a longtemps « portée au nu » les hommes lorsqu’ils étaient pères tardivement, soulignant ainsi leur virilité et leur dynamisme physique… porte en exemple aujourd’hui les femmes qui sont mères tardivement ! Ainsi les « célébrités » comme Adriana Karembeu (mère à 46 ans), Eva Longoria (mère à 42 ans), Janet Jackson (mère à 51 ans) par exemple et plus récemment Virginie Efira, à 46 ans, deviennent également des modèles pour de nombreuses femmes. Cette image d’Épinal laisse à penser aux femmes que cela est encore possible et sans difficultés après 40 ans, mais sans savoir réellement comment, ni même si ces célébrités ont bénéficié d’un don d’ovocytes ce qui change évidemment la donne ! 
Ces cas, qui restent malgré tout isolés, sont le contre discours des professionnels de santé qui ne cessent de rappeler aux femmes que l’âge avancé est le facteur numéro un des échecs et que les grossesses tardives restent malgré tout un risque pour les femmes. 

Les craintes et questions des mères tardives 

Attention il faut malgré tout noter que pour de nombreuses femmes faire un enfant tardivement peut-être également le fruit d’un long parcours en PMA qui les amène à devenir mère sur le tard ce qui n’était pas un souhait au départ. Se pose alors la question du regard des autres « vais-je être considérée comme une vieille mère ? Mon enfant aura-t-il honte de moi ? »… etc. 
Car pour ces femmes leur désir d’enfant a été bousculé et prolongé pendant des années par des parcours longs et douloureux. Elles disent souvent que faire un enfant tardivement rajoute de l’anxiété à leur désir et une complexité liée à l’image qu’elles vont renvoyer. De surcroît, si le don d’ovocytes devient l’option pour réussir à porter un enfant, se rajoute le choix d’avoir un enfant qui n’est pas génétiquement d’elles, une peur supplémentaire de faire porter un double poids à l’enfant à venir. 

Conclusion 

Évidemment que cette liberté de faire un enfant plus tard est légitime mais informer et expliquer permettra aux femmes de prendre des décisions éclairées. De nombreuses jeunes femmes préservent aujourd’hui leurs ovocytes dans le but de préparer une future grossesse mais ont-elles bien conscience que cela ne les protège pas de possibles infertilités ou de PMA longues et difficiles ? Pas certain. Alors plus que jamais, il faut informer et ramener les femmes à la réalité de la complexité de la maternité.