Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la maladie hormonale la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Il peut entraîner des troubles de la fertilité et de la pilosité, ainsi que des complications comme le diabète entre autres.
Cette pathologie entraîne, au-delà des symptômes physiologiques, des symptômes d’ordre psychologique. C’est ce que nous allons explorer dans cet article : comment les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques vivent-elles avec ces dysfonctionnements et bouleversements hormonaux ?
Quels sont les symptômes principaux du syndrome des ovaires polykystiques ?
- Problèmes ovulatoires : la rareté ou l’absence d’ovulation se traduit par des cycles irréguliers, longs de 35 à 40 jours, voire par l’absence totale de règles. Ces troubles provoquent une infertilité chez environ la moitié des femmes présentant un SOPK.
- Hyperandrogénie : la production excessive de testostérone génère une hyperpilosité chez 70 % des femmes atteintes de SOPK, de l’acné et une chute des cheveux (alopécie).
- Syndrome métabolique : les patientes présentent aussi une élévation du risque d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires, ainsi qu’une prédisposition au diabète.
Pourquoi existe-t-il un lien entre le SOPK et la "santé mentale" ?
Les femmes atteintes du SOPK semblent présenter un risque plus élevé de développer une dépression. Elles ont en moyenne 5 fois plus de risques de stress intermédiaire à sévère et environ 3 fois plus de risques de symptômes dépressifs.
Environ 60 % des femmes atteintes du SOPK auraient des troubles psychologiques à un moment ou un autre, au cours de leur existence.
Les causes de ce risque accru d'anxiété et de dépression chez les personnes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques ne sont pas encore clairement définies. Cela pourrait être dû aux symptômes du SOPK ou aux différences hormonales associées à ce trouble, ou encore à une combinaison de facteurs encore inconnus.
Certaines personnes atteintes de SOPK se disent insatisfaites et anxieuses par rapport à leur capacité à tomber enceinte, à leur poids, à l'excès de pilosité corporelle et faciale, ou face au manque de contrôle sur leur santé et leur corps.
Pour beaucoup de femmes, ces marqueurs physiques, comme la prise de poids ou encore la pilosité très développée, leurs donnent une image très négative d’elles-mêmes. Elles mènent un combat contre leur propre corps, allant jusqu’à des privations ou des régimes drastiques. Régimes qui sont souvent contre productifs car non adaptés à leurs pathologies. Au-delà du désir d’enfants, ce syndrome est pour certaines un aspect négatif tout au long de leur vie de femme. La méconnaissance et le manque d’informations disponibles sur ce syndrome les laissent souvent sans compréhension de leur mal-être et sans solutions, notamment dans leur vie quotidienne
Quelques pistes pour améliorer le mal être des patientes
Il existe des solutions médicamenteuses mais nous pouvons y associer ou suggérer d’autres solutions dites douces pour apaiser les patientes :
- préconiser l’exercice physique et les sorties comme des marches au grand air, aidant à réduire le stress et l’anxiété, voire la dépression ;
- le sommeil est essentiel pour une bonne santé de diverses manières, y compris la gestion du stress ou de l’anxiété ;
- préconiser des exercices comme le yoga ou la sophrologie afin de mieux réguler sa respiration et à rester connecté à son corps ;
- être suivi par un nutritionniste ou un diététicien pour avoir une alimentation adaptée à sa pathologie afin de stabiliser ou réduire son poids ;
- ou encore privilégier la parole dans le cadre d’une thérapie pour mieux appréhender son corps et vivre en acceptant la réalité de ce que la patiente est et vit.
Le SOPK est un handicap invisible comme d’autres pathologies gynécologiques. Sa compréhension ainsi que son suivi tout au long de la vie des femmes sont des facteurs indispensables pour vivre mieux avec ce « dysfonctionnement » de leur corps et de leur esprit.