Maternal mortality in eight European countries with enhanced surveillance systems: descriptive population based study
BMJ 2022; 379 doi: https://doi.org/10.1136/bmj-2022-070621 (Published 16 November 2022) Cite this as: BMJ 2022;379:e070621
Cet article compare huit pays européens, dotés de systèmes renforcés pour la surveillance de la mortalité maternelle. Ces pays sont le Danemark, la Finlande, la France, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Slovaquie.
Les données varient en fonction du nombre de naissances dans chaque pays : une période de trois ans pour la France, l'Italie et le Royaume-Uni et une période de cinq ans pour les autres, à partir de 2013.
Cette étude descriptive comparative, menée au sein du réseau « International Obstetrics Surveillance System », montre que le niveau de mortalité maternelle est 4 fois plus bas en Norvège ou au Danemark (2.7 et 3.4 pour 100 000 naissances vivantes) qu’au Royaume-Uni ou en Slovaquie (9.6 et 10.9 pour 100 000 naissances vivantes).
Parmi ces huit pays, la France se situe au 5ème rang.
Les ratios de mortalité maternelle (RMM) jusqu’à 42 jours après l’accouchement, définis comme le nombre de décès maternels pour 100 000 naissances vivantes au cours d’une période donnée, ont été calculés et comparés à ceux obtenus auprès des bureaux statistiques de l’état civil de chaque pays.
Il s’avère que les statistiques officielles de mortalité sous-estiment la mortalité maternelle de 36% ou plus dans la plupart des pays. Ainsi, cela confirme que les dispositifs renforcés d’étude de la mortalité maternelle sont essentiels pour recueillir des données fiables.
Les RMM spécifiques par âge, par origine ou appartenance ethnique des femmes et par cause de décès ont également été calculés.
La comparaison selon l’âge des mères montre que le risque est plus élevé chez les plus jeunes mères et chez les mères les plus âgées.
En effet, le risque relatif combiné est de 2,17 (soit 1,38 à 3,34) pour les femmes de moins de 20 ans est de 2,10 (soit de 1,54 à 2,86) pour les 35-39 ans. Pour les femmes de 40 ans et plus, le risque relatif est de 3,95 (soit de 3,01 à 5,19).
Dans la plupart des pays, le ratios de mortalité maternelle est supérieur ou égal à 50% chez les femmes nées à l’étranger ou d’origine ethnique minoritaire.
Les principales causes de mortalité maternelle dans la plupart des pays sont les pathologies cardio-vasculaires et le suicide.
Répartition des taux et causes de mortalité maternelle 42 jours après l’accouchement (2)
En France, même si l’hémorragie obstétricale ne constitue pas la première cause de décès maternel, elle occupe toujours une place importante. L’amélioration de sa prévention et de sa prise en charge doit rester une priorité.
La mortalité par embolie amniotique est aussi particulièrement fréquente en France par rapport aux autres pays.
Les comparaisons internationales soulèvent des questions sur la qualité différentielle des soins fournis et la performance des systèmes de santé.
Les maladies cardiovasculaires et la santé mentale des femmes pendant et après la grossesse, ainsi que les disparités de risque maternel liées à l’âge et à la vulnérabilité sociale, doivent être considérées comme des priorités dans tous les pays.
Références
1- https://doi.org/10.1136/bmj-2022-070621