Microbiome vaginal et cancer du col de l’utérus

Lecture critique d’article :
Vaginal microbiome and cervical cancer.
Kyrgiou M, Moscicki AB. Semin Cancer Biol. 2022 Nov;86(Pt 3):189-198. doi: 10.1016/j.semcancer.2022.03.005. Epub 2022 Mar 8.PMID: 35276341 Review.

 

Le microbiome vaginal est composé majoritairement de lactobacilles qui joue un rôle important dans la santé vaginale par plusieurs mécanismes : maintien d’un environnement acide, production de protéines de défense contre les agents pathogènes, création d’un biofilm empêchant les colonisations de pathogènes.

La vaginose bactérienne se définit par un déficit en lactobacille et une prolifération de bactéries anaérobies. Elle entraine un état pro-inflammatoire avec la sécrétion de taux élevés de cytokines pro-inflammatoires qui sont corrélées à des dommages de la barrière épithéliale. C’est probablement par ce mécanisme que l’épithélium devient plus susceptible à l’infection à HPV en permettant l’accès du virus aux cellules basales.
De plus, un état inflammatoire chronique entraine la production de nitrosamines et d’autres carcinogènes qui augmentent le potentiel oncogénique de l’HPV.

Plusieurs études ont démontré que les patientes avec HPV persistant ou développement de lésions intraépithéliales de haut grade ont plus souvent un microbiome déséquilibré avec prédominance de bactéries non lactobacilles.
De plus, les femmes jeunes avec lésions de CIN2 régressent moins si elles ont une vaginose bactérienne.
Seules quelques études ont porté sur l’efficacité des probiotiques pour la régression des HPV ou des lésions intraépithéliales mais celles-ci sont encourageantes.

En conclusion, ces données nous encouragent à prendre en charge les patientes présentant une vaginose bactérienne que ce soit en prévention de la pathologie à HPV mais aussi en cas de lésion HPV induite.