C’est presque d’un tabou dont nous allons parler ... la ménopause !
Cette période qui apparaît dans la vie des femmes et sonne la fin de la période de maternité a une existence aussi bien médicale que sociétale.

Sociétale ? Mais pourquoi donc ? C’est ce que nous allons explorer. Pourquoi le sujet est-il si souvent passé sous silence ? Mais également, quel est le ressenti psychologique ainsi que la vision des femmes sur cette période ?

La ménopause marque en effet l’arrêt des règles et donc la fin de la maternité chez les femmes. Elle marque surtout un nouveau moment de vie.
La ménopause est pour beaucoup de femmes associées à la fois à des symptômes physiologiques mais aussi et surtout à un ressenti psychologique, voire à une vision des femmes de plus de 50 ans.
C’est d’ailleurs pourquoi le sujet est souvent tabou ! Car cette vision après 50 ans est souvent associée à une femme qui n’enfantera plus certes mais surtout qui va voir son corps et sa sexualité, et donc sa place de femme, changer.

Quelle place dans la société pour une femme ménopausée ?

Cette étape cruciale de la vie des femmes est peu ou mal abordée. On parle souvent des désagréments physiques (bouffées de chaleurs, douleurs musculaires), qui sont des facteurs handicapants pour beaucoup de femmes, voire gênants dans le quotidien.
On parle aussi des désagréments psychiques comme les sautes d’humeurs, ou les colères…
Mais il est intéressant surtout de s’interroger sur ce que ressentent les femmes par rapport à ce moment de vie. Car toutes les femmes ne sont pas concernées par les symptômes physiques ou psychiques mais toutes sont concernées par leur place de femme de plus de 50 ans.

Pendant des décennies être ménopausée signifiait être une femme « déclinante ». Être une femme qui vieillit qui passe du statut de femme et mère à celui de grand-mère.

Si je veux être plus claire, il n’y avait pas de définition des femmes entre 50 ans et le moment où elles deviennent réellement grand-mères. Sachant que dans la vision de la grand-mère on associe des images de femme effacée, étant un soutien pour les autres mais sans vie amoureuse ou sexuelle, avec peu ou pas de projets.

C’est donc une période où les femmes ne se reproduisent plus, mais elles peuvent également être vues comme celles qu’on ne séduit plus car trop « vieilles » et donc moins désirables, ayant elles-mêmes un désir plus fluctuant.

Mais la révolution féministe donne de nouvelles perspectives et visions depuis quelques années. Si on écoute les femmes d’aujourd’hui, elles parlent d’une forme de libération positive.

La libération des questions autour de la maternité (être enceinte ou ne pas l’être), de la contraception, des règles… c’est donc une nouvelle vision pour beaucoup d’entre elles, être femme ménopausée c’est un nouveau souffle dans leurs vies : Les enfants sont grands et souvent ont quitté le foyer, certaines découvrent une forme de liberté vis-à-vis de leurs corps et de leurs désirs. Aujourd’hui, de nombreux couples se forment ou se reforment à cette période, les femmes vivent donc une vie sexuelle et amoureuse renouvelée.
50 ans, c’est le moment où l’énergie est toujours présente et peut offrir l’opportunité de faire ou de vivre ce qu’elles n’ont pas pu ou osé faire avant.

Notons d’ailleurs qu’un mouvement est né depuis quelques années, les femmes osent les cheveux blancs plus tôt tout en gardant leur féminité. C’est un marqueur fort qui tend à dire qu’être une femme aux cheveux blancs ou ménopausée, c’est rester une femme avant tout.

Dans l’imaginaire collectif les femmes ménopausées sont en pause … entendons-nous bien ce n’est plus le cas avec un vieillissement différent de celui des précédentes générations. Être ménopausée signifie aujourd’hui ne plus faire d’enfants naturellement. C’est donc un changement de paradigme qui s’opère !