Fécondation In Vitro : comment reduire les risques immédiats (hémorragiques infectieux) des ponctions ovariennes en vue de recueil ovocytaire

Les Docteurs Harish BHANDARI et Rina AGRAWAL (Université de Warwick) ont analysé les pratiques des ponctions ovariennes réalisées dans le cadre de la FIV à partir d’une enquête portant sur 155 centres de reproduction dans le monde.

Les questions posées aux praticiens des centres étaient :

  • quelles recommandations donnez-vous aux patientes avant une ponction des follicules ovariens,
  • quel bilan, quel traitement préventif (antibiothérapie, bilan sanguin…) sont pratiqués ?
  • quels sont les risques hémorragiques et/ou infectieux encourus et retrouvés ?

Les premières tentatives de ponction trans-vaginale écho-guidée pour recueil ovocytaire (TV-OR) ont été décrites en 1985 par WIKLAND et coll. et les premiers résultats ont été rapportés par l’équipe de W. FEICHTINGER et coll. (Fertil. Steril. 1986).

Dans la littérature, on associe à cette technique de recueil ovocytaire des risques minimes de saignements vaginaux (0,5 À 18,4 %), d’hémorragies intra-abdominales sévères (0,02 à 0,7 %), d’infections pelviennes (0,4 à 1,3 %) et de lésions d’organes pelviens avoisinants (vessie, colon…).

97200 cycles de FIV ont été analysés à partir des données recueillies dans 155 centres à travers le monde (Europe, Asie, USA, Australie…).

Voici les questions auxquelles ont répondu les praticiens :

1/ Quels examens sont pratiqués avant le protocole ?

  • NSF : 65 % des cas
  • Bilan de coagulation : 35 % des cas
  • Prélèvements infectieux avec recherche de chlamydiae : 33 % des cas.

Il est intéressant de constater que seulement un tiers des patriciens pratique un bilan de coagulation et un bilan infectieux par prélèvement vaginal, avant prélèvement, pouvant ainsi « passer à côté d’un foyer infectieux », source de complication.

2/ Dans votre pratique, quel groupe de patientes estimez-vous à risques ?

Pour près d’un tiers des médecins, les principaux groupes à risques sont :

  • obésité,
  • syndrome d’ovaires polykystiques,
  • recueil important d’ovocytes.

3/ Pratiquez-vous une désinfection vaginale avant l’acte de ponction ?

  • 58 % des médecins utilisent une préparation de sérum salé,
  • 10 % une solution antiseptique,
  • 33 % une double désinfection locale (antiseptiques et sérum salé).

Les auteurs rapportent que l’équipe de VAN OS et coll. (1992) avaient rapporté une augmentation de grossesses par FIV après utilisation de sérum salé.

HANNOUN et coll. (2008) n’avait pas montré d’effets délétères de la Bétadine utilisée en désinfection vaginale.

4/ Préconisez-vous l’usage d’antibiotiques en prévention de la ponction des ovaires ?

  • 52 % des médecins donnent systématiquement des antibiotiques.
  • 15 % ne donnent pas d’antibiotiques.
  • 34 % utilisent une antibiothérapie préventive seulement en cas de facteurs de risques comme l’endométriose ou des antécédents de chirurgie ou d’inflammation pelvienne.

5/ Quel matériel d’aiguille et de ponction utilisez-vous ?

La majorité des médecins utilise une aiguille à lumière unique 15 gauge ou 17 gauge.

6/ Lors de la ponction sous échographie, utilisez-vous le Doppler (qui avait été préconisé par certaines études pour réduire le risque hémorragique) ?

Seulement 20 % des praticiens utilisent la fonction Doppler au cours de la ponction écho-guidée.

L’étude montre que 12 % des médecins, avant la sortie des patientes, pratiquent un nouvel examen par échographie pour éliminer un épanchement pelvien pouvant être source d’infection.

7/ Quelle surveillance recommandez-vous avant la sortie de la patiente ?

  • 57 % pratiquent une surveillance de 2 à 4 heures,
  • seulement 2 % des médecins font pratiquer un bilan sanguin de NFS avant sortie,
  • en cas d’hémorragie intra-péritonéale constatée, 14 % des médecins préconisent une hospitalisation avec surveillance,
  • 25 % réalisent d’emblée une coelioscopie.

Les auteurs notent donc une grande variabilité dans les pratiques médicales visant à réduire les risques infectieux et les hémorragies liées à la ponction ovarienne dans le recueil ovocytaire.

Une uniformisation des recommandations serait donc justifiée.

NDLR : on peut néanmoins, à partir d’examens simples, notamment un prélèvement vaginal et un bilan de coagulation en cas d’antécédents personnels ou familiaux, réduire considérablement les risques liés à cette intervention.

Il faut également insister sur l’information donnée aux patientes, notamment les possibilités de survenue de ce type de complications, même très rares, et la possibilité de joindre en cas d’urgence le centre ou le médecin concerné.

Results – Minimising the risk of infection and bleeding at trans-vaginal ultrasound guided ovum pick-up -  IVF-Worldwilde.com 

 
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