Dépistage du cancer du col : l’auto-prélèvement, c’est possible ! Est-ce utile ?

L‘un des  problèmes du dépistage du cancer du col, est de pouvoir atteindre des populations réticentes à consulter : soit pour des problèmes sociaux ou économiques, soit pour des raisons culturelles ou géographiques, populations qui sont d’ailleurs plus à risque de développer des lésions précurseurs du cancer du col et qui échappent de ce fait à leur prise en charge adéquate.

L’utilisation du Test HPV en dépistage primaire, en sélectionnant des populations à plus haut risque car porteuses d’un HPV potentiellement oncogène, permettrait de se « substituer » à la consultation de dépistage car le prélèvement pourrait ne plus être pratiqué par le médecin, mais par la patiente elle-même, à condition que la qualité des résultats soit satisfaisante.

Cette étude menée en suède sur 121 patientes consultant un gynécologue  au cours d’une consultation de colposcopie (où la prévalence des anomalies est élevée, car les patientes avaient toutes un Frottis atypique, motif de leur consultation) montreque la sensibilité du test HPV à dépister une lésion de haut grade en auto prélèvement par la patiente était de 81% (95% CI; 67-95%), avec une spécificité de 49% (95% CI; 37-60%) alors que la même sensibilité pour le prélèvement réalisé par le médecin était de 90% (95% CI 80-100%) avec une spécificité de 53% (95% CI; 42-65%) différence qui n’est pas significative. Les mêmes résultats ont été obtenus sur une étude néerlandaise qui propose donc d’ajouter cette procédure dans la mise en place du dépistage organisé.

Le problème posé par ce type d’auto-prélèvement n’est donc pas son absence de fiabilité technique, mais le manque total de contact de la « patiente » avec une filière de soin. Comment annoncer un résultat à une patiente isolée, refusant justement la visite de dépistage ? Qui doit recevoir le résultat, le médecin traitant ? Mais est –il lui-même correctement informé des conséquences, le plus souvent minimes d’un test HPV positif ? Est-il réellement en contact avec la patiente ?

Aujourd’hui de nombreuses sociétés privées, ont déjà commencé à tenter de commercialiser des « kits d’auto-dépistage », mais comment transmettre l’information ? Et à qui ?

Pour en savoir plus :

J Clin Virol. 2012 Sep 24. pii: S1386-6532(12)00345-9. doi: 10.1016/j.jcv.2012.09.002.

Vaginal self-sampling without preservative for human papillomavirus testing shows good sensitivity.

Darlin L, Borgfeldt C, Forslund O, Hénic E, Dillner J, Kannisto P.

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Int J Cancer. 2012 Aug 21. doi: 10.1002/ijc.27790.

High-risk HPV testing on self-sampled versus clinician-collected specimens: A review on the clinical accuracy and impact on population attendance in cervical cancer screening.

Snijders PJ, Verhoef VM, Arbyn M, Ogilvie G, Minozzi S, Banzi R, van Kemenade FJ, Heideman DA, Meijer CJ.

 
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