Conséquences néonatales après transfert de blastocystes vitrifiés : résultat rassurant concernant les bébés nés

Auteurs

M. Wikland, T. Hardarson. T. Hillensjo, C. Westin. G. Westlander, M. Wood et U.B Wennerhosm

Hum.Reprod (2010)25(7,1699-1707)

 

http://humrep.oxfordjournals.org/content/25/7/1699.full

À l’heure où la congélation par vitrification est un sujet brûlant en France mais également dans la plupart des pays européens, cette étude suédoise vient apporter des éléments rassurants concernant l’état des enfants nés après transfert de blastocystes vitrifiés. Il s’agit d’une étape importante car les articles dans la littérature sur le sujet sont peu nombreux. C’est pour cette raison que l’équipe suédoise de M. Wikland a voulu faire part de son expérience concernant la technique de vitrification qu’elle pratique depuis 2006.

Dans cette étude, sont comparés tous les enfants nés après transfert de blastocystes vitrifiés (n=106), de transfert de blastocystes frais (n=207) et après transfert d’embryons obtenus après congélation lente à J2 ou J3 (n=206), dans la période allant de Janvier 2006 à Mai 2008.

Les données obstétricales ainsi que l’état des enfants dans la période néonatale ont été colligés à partir des registres du centre.

Cette étude est importante en raison de la polémique suscitée par la technique elle-même de vitrification et du potentiel éventuellement toxique des hautes concentrations de cryoprotecteurs qu’elle utilise. Sur les environ 4 000 000 d’enfants nés après assistance médicale à la procréation, il était important, face au développement de cette nouvelle technique de décongélation, de faire un point sur les enfants nés. Dans l’étude, les protocoles de stimulation pour fécondation in vitro utilisaient à la fois des agonistes de la GnRh et des antagonistes associés à la FSH recombinante. La vitrification des blastocystes concernait ceux dont la morphologie était considérée comme satisfaisante au stade de blastocystes expansés. Approximativement 15 minutes avant la vitrification, les blastocystes étaient artificiellement ouverts par un laser rompant à la fois la zone pellucide et le trophectoderme. Les blastocystes ont été vitrifiés à l’aide d’une exposition aux cryoprotecteurs en deux étapes utilisant DMSO et éthylène glycol associés à une solution de sucrose à des concentrations différentes. La congélation lente des embryons à J2/J3 était réalisée de façon classique. Les transferts d’embryons J2/J3 ou blastocystes vitrifiés ou frais ont été réalisés suivant les cas, soit sur des cycles spontanés lorsque les patientes avaient des cycles réguliers, soit sur des cycles artificiels lorsque les cycles étaient irréguliers.

Les résultats de cette étude montrent que chez les enfants singletons, aucune différence n’est constatée entre les groupes concernant l’age gestationnel, la mortalité et les anomalies à la naissance. Il est simplement noté un poids de naissance des enfants significativement plus important chez les singletons nés après transfert de blastocystes vitrifiés comparé à ceux nés après transfert de blastocystes frais. De plus, il est également noté un pourcentage plus important d’hémorragies du post partum graves observées après transfert de blastocystes vitrifiés comparé aux deux autres groupes.

Ceci est probablement l’une des premières études publiées concernant le devenir des enfants après transfert de blastocystes vitrifiés.

Elle est en cela très importante appelant, bien entendu, d’autres études de confirmation.

En conclusion, les auteurs confirment qu’il n’existe pas d’effet délétère de la vitrification des blastocystes sur les enfants nés après cette technique comparé à ceux nés après transfert de blastocystes frais ou d’embryons congelés par la technique de congélation lente à J2 ou J3.

Voilà des données rassurantes à l’heure où de plus en plus d’équipes en Europe et dans le monde se mettent à la vitrification.

 
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