Améliorer la fertilité à travers des habitudes alimentaires conscientes

Notre santé est en proie à un nombre grandissant de maladies liées à un mode de vie de plus en plus malsain. Selon un recensement coordonne par l'agence française WHO, 87 % du nombre total de décès en France seraient causes par des MNT (Maladies Non Transmissibles). Notre système de soins sanitaire dépense 60 % de son budget dans des remèdes pour maladies qui pourraient être évitées grâce à un mode de vie plus sain et respectueux de l'organisme. Pourtant, l'on se rend rapidement compte que notre santé ne peut être prise en charge correctement par le système de protection sanitaire mis en place.

Ce n'est que bien trop tard que ce dernier intervient dans la guérison de maladies initiées en amont par 20, voire 30, d’une mauvaise alimentation. Notre mode de vie est la conséquence immédiate d'une conjonction d'habitudes, bien souvent alimentaires. Plus elles sont mauvaises plus elles accentueront le déséquilibre métabolique qui aura lui-même pour effet d'augmenter l'inflammation, l'affaiblissement de notre système immunitaire et de nos cellules réparatrices. Tout cela engendre une accélération notable du vieillissement. Les enjeux, qu'ils soient individuels ou sociaux sont donc conséquents. Si l'un des symptômes les plus communs d’un mauvais mode de vie est l'obésité, il est pourtant bien loin d'être le seul. (Gower BA et al. 2015).

Notre façon de vivre au quotidien est le résultat d'un certain nombre de choix. La nourriture que nous mangeons, le nombre d'heures que nous dormons, notre façon d'apprivoiser ou non le stress ou bien encore la façon dont nous bougeons. Il se dégage une différence notable de style de vie et donc de maladies liées à son dysfonctionnement dans les classes sociales inférieures. Certains auront tendance à invoquer un fatalisme d'emblée évident, mais il s'agit de comprendre que de simples changements peuvent faire toute la différence quel que soit l'environnement dans lequel nous évoluons.

Affirmer que notre mode de vie résulte d'une série de choix nécessite d'être en possession d'un certain nombre d'informations correctes qui empêcheraient chacun de se reposer sur des habitudes structurelles illégitimes. Briser sa routine grâce à une prise de conscience et d'informations est la clé d'un changement drastique de style de vie. Les phrases institutionnalisées telles que "manger moins et bouger plus", manquant totalement de fondement théorique, sont simplement cruelles puisqu'elles encouragent la culpabilité comme moteur pour des personnes mal ou peu informées.

La stérilité a une incidence négative, à l’échelle personnelle ainsi qu’à celle du couple. L’âge moyen de grossesse chez les femmes ne cessant d’augmenter, le mode de vie devient un facteur essentiel quant à la réussite de la conception.

Un train de vie mené avec succès est une conjonction de facteurs distincts mais intrinsèquement liés. L'absence de tabac et d'alcool, la nourriture, le sommeil, le stress et l'activité physique ont chacun leur importance. De nos jours, la plupart des femmes et hommes ont tendance à être sur-connectés à leurs téléphones, leur travail, leurs obligations et leurs habitudes alimentaires sont souvent basées sur des produits industrialisés. Les problèmes de fertilité, de diabète type 2, de cirrhose du foie et d'obésité augmentent de façon exponentielle chez les générations les plus jeunes. Il est donc temps de réagir.

SOPK évolue graduellement. Les hormones sont modifiées dans les premières années de l'adolescence et les symptômes deviennent flagrants à la suite d'une prise de poids. Bien qu'il y ait des facteurs génétiques, notre mode de vie demeure l'élément dominant de l'équation. L’origine des troubles SOPK semble être liée à une perturbation du métabolisme avec des effets notables sur le comportement des hormones et du système inflammatoire. Les ovaires cystiques ne sont que le résultat d'un véritable dysfonctionnement ovulatoire. Pour ce qui s'agit des autres problèmes liés à notre mode de vie, l'obésité n'est pas majoritairement le facteur prépondérant, mais les perturbations métaboliques sous-jacentes associées à une vie menée de façon sédentaire. (Rojas J et al. 2014). Si l'obésité est un indicateur flagrant d'un tel déséquilibre, c'est bien ce même déséquilibre qui en est la cause et l'obésité n'en est que la conséquence, de même que la stérilité.

Notre obsession du surpoids nous a distraits et empêchés de rechercher le véritable traitement capable de guérir le SOPK. Il est donc essentiel de commencer à regarder au-delà des calories, des kilos pour se recentrer sur la cause première d'une résistance à l'insuline et d'un déséquilibre hormonale. La présence excessive d'insuline dans le corps crée de nombreux dysfonctionnements et l'obésité n'en n'est que le dommage collatéral.

S'il s'agissait de résumer le SOPK, nous pourrions dire que cette maladie est une perturbation du système métabolique. Bien que certaines prédispositions génétiques puissent expliquer pourquoi certains individus y sont plus sensibles que d'autres, il ne demeure qu'une maigre catégorie capable de résister aux effets combinés d'un mode de vie sédentaire, d'un haut niveau de stress et surtout d'insuline. Cette façon de vivre entraînera, à long terme, l'apparition de MNT. Chez les catégories les plus jeunes, les symptômes fréquents en dehors de l'infertilité et des règles irrégulières sont une forte pression sanguine, du diabète ou pré diabète, de l'acné et une pousse de cheveux importante. Tous ces facteurs laissent à penser que la balance hormonale tend vers une évolution androgyne.

L'un des problèmes majeurs est le fait que plusieurs cercles vicieux intrinsèques les uns aux autres vont alors se créer et influencer la possibilité de traiter le SOPK, avec plus ou moins de difficultés. Certains symptômes comme l'humeur changeante et l'acné renforcent le risque de sécularisation sociale et d'envie de solitude, eux-mêmes aggravant un mode de vie profondément sédentaire. Tout cela entraînera par la suite un renforcement des inflammations. L'isolation tend aussi à empirer les mauvaises habitudes alimentaires (consommation de glucides à sucres rapides) et à les multiplier, ce qui aura pour effet direct une augmentation de l'insuline dans le sang.

Une approche basique capable de traiter le SOPK serait donc de réduire l'apport de toutes formes de sucres et, dans le même temps, d'encourager la pratique d'une activité physique régulière ou semi-régulière dans le but de réduire la résistance à l'insuline et le niveau d'inflammation. À long terme, cette méthode permettre de normaliser les fonctions vitales du foie et de rééquilibrer le système hormonal.

À l'heure qu'il est, nous mangeons trop de sucres et bien trop souvent. Toutes les recherches arrivent à la conclusion que réduire l'apport de sucre et de glucides peut considérablement améliorer notre résistance à l'insuline, notre tendance à l'hyper-androgynie, la régularité des règles et la fertilité chez les femmes atteintes de PCOS. Une recherche récente montre même que la guérison du PCOS peut se faire en totalité à travers une redéfinition de notre mode de vie. Il ne suffit que d'une faible perte de poids (5 %) pour observer des changements majeurs au sein de notre organisme (Rondanelli M et al. 2014).

Chez les couples, il faut se focaliser sur les cercles vicieux et se concentrer sur les prises de conscience mutuelles afin d’aboutir à un meilleur « life style ».

 

Sources :
WHO French Country Report
http://www.who.int/nmh/countries/fra_en.pdf?ua=1

Rondanelli M et al. Focus on metabolic and nutritional correlates of polycystic ovary syndrome and update on nutritional management of these critical phenomena. Arch Gynecol Obstet. 2014 Dec;290(6):1079-92.

Gower BA et al. A lower-carbohydrate, higher-fat diet reduces abdominal and intermuscular fat and increases insulin sensitivity in adults at risk of type 2 diabetes. J Nutr. 2015 Jan;145(1):177S-83S. doi: 10.3945/jn.114.195065. Epub 2014

Rojas J et al. Polycystic Ovary Syndrome, Insulin Resistance, and Obesity: Navigating the Pathophysiologic Labyrinth. International Journal of Reproductive Medicine Volume 2014 (2014).

 
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