Endométriose et infertilité : les recommandations de l'American Society of Reproductive Medicine (ASRM)

Les données classiques estiment que 25 à 50 % des patientes présentant un problème d’infertilité ont une endométriose et qu’environ 30 à 50 % des femmes ayant une endométriose, auront un problème d’infertilité ;

Le Collège de l’ASRM rappelle les principaux mécanismes reliant endométriose et infertilité :

  • altération de la fonction péritonéalepar augmentation de concentration des prostaglandines, protéases et cytokines dans le liquide péritonéal ;
     
  • augmentation des anticorps IgG et IgA, et des lymphocytesau niveau de l’endomètre pouvant affecter l’implantation embryonnaire ;
     
  • les anomalies hormonales, dysovulation et effets délétères sur l’ovocyte ont été évoqués dans de nombreuses études, mais sans confirmation évidente ; néanmoins, des études récentes ont montré que les taux de grossesse chez les femmes bénéficiant d’un don d’ovocytes de donneuse présentant une endométriose modérée étaient diminués ;
     
  • les principaux facteurs d’infertilité en cas d’endométriose restent liés aux lésions anatomiques(adhérences péri-tubo-ovariennes, altérations tubaires, endométriomes ovariens) ;
     
  • enfin, il a été montré que chez les patientes ayant une endométriose, il existe un risque plus élevé de complications obstétricales : accouchement prématuré, pré-éclampsie, hémorragie du post-partum et augmentation du taux de césariennes.

Conclusions du Collège de l’ASRM :

  • l’âge de la patiente, la durée de l’infertilité, l’importance des phénomènes douloureux, le stade de l’endométriose sont des éléments majeurs devant être pris en compte dans toute stratégie thérapeutique.
     
  • les bénéfices du traitement cœlioscopique dans les endométrioses minimes et modérées sont insuffisants, et ne permettent pas d’améliorer les chances de grossesse.
     
  • En cas de découverte de lésions d’endométriose lors d’une cœlioscopie réalisée pour des indications diverses, la chirurgie est à même de traitersans prise de risques inutiles, les lésions d’endométriose superficielles et/ou visibles.
     
  • chez des patientes en dessous de 35 ans, et présentant des lésions minimes d’endométriose, la correction des facteurs d’infertilité (induction d’ovulation…) ou masculins modérés (insémination intra-utérine avec sperme du conjoint) est la première action thérapeutique à envisager.
     
  • chez des patientes de plus de 35 ans, les membres du Collège préconisent des traitements d’insémination avec sperme du conjoint et très vite, en cas d’échec, la fécondation in vitro (FIV).
     
  • chez les patientes présentant une endométriose de stade III ou IV, avec endométriome ovarien, il n’est pas prouvé que la chirurgie par kystectomie ovarienne augmente les résultats de la FIV et les  taux de grossesse.
     
  • en cas de chirurgie ovarienne, il est préférable de réaliser une résection ou une ablation complète de l’endométriome, plutôt qu’un drainage chirurgical.
     
  • chez les femmes présentant une endométriose de stade III ou IV, n’ayant pas été enceintes après chirurgie conservatrice, la FIVreste la meilleure alternative thérapeutique.

Endometriosis and infertility : Committee opinion ? - The Practice Committee of the ASRM - Fertility and Sterility - Volume 98 - n° 3, September 2012

 
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