Anomalies congénitales des enfants issus de FIV en France, le bilan 2012

INTRODUCTION

L’agence de biomédecine (1) réalise une étude sur les anomalies congénitales des enfants issus de FIV en France en 2012 L’objectif est de mettre en place des indicateurs de suivi de la fréquence des évènements et de quantifier les risques par rapport à la population générale

MÉTHODOLOGIE

Parmi les différentes stratégies envisagées, il est prévu de s’appuyer sur les bases médico-administratives (SNIIIRAM,  PMSI) qui permettent de suivre les évènements de santé donnant lieu à consommation de soins tout en préservant l’anonymat des enfants et des parents. Le lien entre le séjour d’accouchement de la mère et le séjour de naissance des enfants a été mis en place dans le PMSI en 2012, donnant la possibilité d’étudier les évènements de santé des enfants en relation avec les antécédents des mères.

Une première étude a été réalisée à partir des données d’hospitalisation du PMSI pour étudier la fréquence des anomalies congénitales diagnostiquées à la naissance des enfants issus de FIV par rapport à la population générale. Il d’agit de valider la qualité des informations disponibles en utilisant les contrôles externes disponibles au niveau national (INSEE, INVS, registres des malformations…) ainsi que la fiabilité et la pertinence des indicateurs et des analyses réalisées.
Les définitions et classifications du registre européen des malformations Eurocat ont été utilisées.

CRITÈRES D’INCLUSIONS

Tous les accouchements et les naissances de l’année 2012 en établissement de santé ont été inclus dans l’analyse, y compris les morts nés et les interruptions médicales de grossesses de plus de 22 SA (IMG). Les antécédents de ponctions de 2009 à 2012 ont permis d’identifier les accouchements survenus à l’issue d’une FIV. Les accouchements avec antécédents de ponctions dans les 3 années précédentes non directement liés avec une ponction ont été exclus. Les anomalies mineures isolées ont été exclues de l’analyse.

RÉSULTATS

L’étude de l’exhaustivité montre que 732 801 accouchements avec un lien mère-enfant fiable sont disponibles pour cette analyse, soit 88% des accouchements en France en 2012.
Sur cet échantillon, 1.4% des accouchements sont issus de transferts immédiats d’embryons (contre 1.6 attendu au niveau national) et 0.33% sont des IMG (contre 0.34% attendu au niveau national).
La fréquence des anomalies congénitales est de 3.1% sur l’ensemble des naissances et de 2.7% chez les enfants nés vivants (contre 2.4% attendus au niveau national).
Le risque relatif d’anomalies congénitales des enfants issus de FIV par rapport aux accouchements sans antécédents de ponctions est de 1,27 (IC95% (1.15-1.41), p<0.001) en analyse univariée et 1,20 (1.08-1.41), p=0.0006 après ajustement sur l’âge des mères et la gémellarité.
À terme, la validation de ces indicateurs devrait permettre de mettre en place un suivi annuel de la fréquence des anomalies congénitales des enfants issus de FIV en France.

CONCLUSION

C’est une étude intéressante, car nationale, de grandes ampleurs, avec des données récentes qui pourraient servir de référence pour les gynécologues et les biologistes pour informer au mieux les patients sur les risques relatifs d’anomalies congénitales liés à l’AMP. La question se pose alors sur l’imputation du risque aux causes de l’infertilité ou à la FIV.
 

(1) Livre des Résumés FFER 2014:
Agence de la biomédecine, Saint Denis la Plaine : F. PESSIONE, S. DI COSTANZO, F. MERLET, D. ROYERE.

 
Les articles sont édités sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Les informations fournies sur www.gyneco-online.com sont destinées à améliorer, non à remplacer, la relation directe entre le patient (ou visiteur du site) et les professionnels de santé.