Le prix nobel, enfin !

Robert G. Edwards

Le prix Nobel de Médecine a consacré Robert EDWARDS, biologiste, et à travers lui, la médecine de la reproduction.

Photo: Sheikh Hamdan Bin Rashid Al Maktoum Award for Medical Sciences
Robert G. Edwards

Le 25 juillet 1978, P. STEPTOE césarisait Madame Lesley BROWN au « OLDHAM DISTRICT AND GENERAL HOSPITAL » près de Manchester, permettant la naissance de Louise BROWN, premier bébé-éprouvette issu grâce aux travaux d’EDWARDS, de la fécondation hors de l’organisme humain d’un ovocyte et d’un spermatozoïde.

Cet exploit biologique et médical devait révolutionner les pratiques médicales et les traitements de stérilité féminine, limités à l’époque aux inductions d’ovulation et à la chirurgie tubaire, et en cas de stérilité masculine, aux inséminations intracervicales avec sperme de conjoint.

Depuis, la fécondation in vitro (FIV) n’a pas cessé de progresser : 0,6 % des naissances en 1998, 1,74 % en 2006, on estime en France à plus de 200.000 le nombre d’enfants nés par FIV.

Mais, outre cet aspect quantitatif, des progrès majeurs ont suivi le développement de la FIV : amélioration des traitements d’induction d’ovulation, cryopréservation des embryons, diagnostic préimplantatoire par biopsie de blastomères.

Il faut également évoquer une deuxième révolution : en 1992, G. PALERMO micro-injectait un spermatozoïde à travers la membrane d’un ovocyte, l’ICSI ouvrait ainsi la voie à la prise en charge des stérilités masculines, liées à des altérations sévères des spermatozoïdes puis très vite, aux azoospermies, dont le seul recours était jusqu’alors l’insémination avec sperme de donneur.

Mais tout ne fut pas simple : les conséquences médicales, et notamment les grossesses multiples ont fait modifier les pratiques de transfert embryonnaire, l’évaluation des effets secondaires de la FIV chez la femme et chez les enfants nés après FIV reste encore à améliorer ; des dérives ont été mises en exergue par certains, mais en France, tant le corps médical que les législateurs ont tracé les frontières du raisonnable et de la « bioéthique ».

Robert EDWARDS, auquel il faut associer le nom de P. STEPTOE, hélas disparu, a fait preuve d’intuition, de persévérance, d’une foi (que je n’ose qualifier de religieuse), a bravé les interdits de tout ordre, redonnant espoir à tant de couples « stériles », il a permis la naissances de plus de 4 millions d’enfants dans le monde.

La distinction du prix Nobel qui lui a été (enfin) remise consacre également la communauté scientifique et médicale qui œuvre en médecine de la reproduction.

 
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