Réduire le risque de diabète de type 2 après un diabète gestationnel : c’est possible!

Le diabète de type 2 est devenu une véritable épidémie et il n’est pas rare qu’il soit diagnostiqué alors que des altérations vasculaires, rénales ou ophtalmologiques en compliquent la prise en charge et le pronostic. L’identification de populations à risque est donc fondamentale autorisant des mesures de prévention et de dépistage spécifiques. On estime qu’un tiers des femmes atteinte de diabète de type 2 ont une histoire de diabète gestationnel. Ainsi,les femmes ayant développé un diabète durant une grossesse ont un risque 7 fois plus élevé que les normo-glycémiques de révéler ultérieurement un diabète de type 2. Divers prises en charges diététiques ont montré leur efficacité en termes de prévention du diabète de type 2 dans la population générale.

Une équipe de Boston a voulu vérifier si, dans la population des femmes ayant présenté un diabète gestationnel, ces mesures préventives gardaient leur impact positif. Les auteurs ont ainsisuivi durant 16 ans 4413 femmes participant à la fameuse Nurses’Health Study ayant présenté un diabète lors d’une grossesse. Leur adhésion à des comportements diététiques sains était évaluée, tous les 4 ans, grâce à des questionnaires détaillés. Trois types d’alimentation étaient évalués : l’alternate Mediterraneen Diet (aMED) ou régime méditerranéen,  le Dietary Approches to Stop Hypertentsion ( DASH), alimentation visant à réduire le risque d’hypertension et le Alternate Healthy Eating Index (aHEI), une diététique saine.

Durant la période d’observation, 491 femmes ont révélé un diabète de type 2 correspondant à 11,1%  de la population étudiée. L’âge moyen au diagnostic de diabète était de 46,5 ans et la maladie apparaissait en moyenne après 13,8 ans de suivi. Les 3 types de régimes alimentaires montraient une relation inverse avec le risque de développer un diabète et ce après ajustement sur des facteurs de risque connus comme l’âge, l’apport calorique global, l’âge à la première naissance, la parité, l’origine ethnique, les antécédents familiaux de diabète, l’utilisation de contraception orale, la ménopause et le tabac. Les femmes les plus rigoureuses concernant le suivi diététique diminuaient leur risque de diabète de 40 à 57% selon le régime adopté. L’ajustement pour l’indice de masse corporelle atténuait quelque peu ces bons résultats.

Les femmes ayant présenté un diabète gestationnel présentent une altération des cellules B du pancréas. Tout facteur susceptible d’accroître la sensibilité à l’insuline pourrait préserver leur capital. Ainsi, la qualité des glucides, l’apport en fruits et légumes, la réduction des viandes rouges et graisses saturées participent à l’amélioration de la fonction pancréatique.

L’éducation diététique des femmes ayant présenté un diabète gestationnel est cruciale pour la prévention du diabète de type 2 dans cette population à haut risque. La mise en route d’une alimentation équilibrée riche en graines, fibres, fruits et légumes et pauvre en viandes rouges, graisses saturées et boissons sucrées apparait essentielle chez ces femmes. On pourrait y ajouter la pratique d’une activité physique régulière qui augmente la sensibilité à l’insuline et permet le maintien d’un poids stable.

Tobias D K, Hu F B, Chavarro J, Rosner B, Mozaffarian D, Zhang C. Arch Intern Med 2012 ;172 (20) : 1566-1572.

 
Les articles sont édités sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Les informations fournies sur www.gyneco-online.com sont destinées à améliorer, non à remplacer, la relation directe entre le patient (ou visiteur du site) et les professionnels de santé.