Le nombre de cas de cancers diagnostiqués a augmenté en France

Le nombre de cas de cancers diagnostiqués a augmenté en France. Selon les données mises à jour en novembre 2011, environ 365 500 nouveaux cas annuels de cancer (207 000 hommes et 158 500 femmes) sont déclarés en France. Cette évolution est constatée à la fois chez l’adulte et chez l’enfant. Actuellement, un enfant sur 500 est atteint d'un cancer avant sa seizième année.

Le traitement du cancer s’est considérablement amélioré durant les dernières décennies. On estime que 1/1 000 jeune adulte âgé de 20 à 30 ans a survécu à un cancer de l’enfance et doit faire face aux complications induites par les traitements

Les conséquences des traitements, associant diversement chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie, altèrent la qualité de vie après le cancer et notamment la fonction de reproduction. La possibilité de mener à bien un projet parental à l’âge adulte est un élément essentiel de cette qualité de vie après la guérison. Préserver la fertilité devient donc une vraie préoccupation des patients, de leur famille et des équipes médicales.

Depuis plus de trente ans, la conservation des spermatozoïdes dans les CECOS a permis de préserver la fertilité de nombreux hommes. Chez la femme, les premières conservations de tissu ovarien ont été faites en France en 1995.

La loi du 6 aout 2004 relative à la bioéthique est venue renforcer une pratique existante en prévoyant que toute personne exposée à une prise en charge médicale qui risque d’altérer sa fonction de reproduction peut bénéficier d’une préservation des gamètes et des tissus germinaux. Cette activité de préservation de la fertilité définie par la loi est placée dans le cadre général des activités d’AMP. Elle est à ce titre soumise à autorisation spécifique des établissements qui la mettent en œuvre, ainsi qu’à une évaluation annuelle. L’information du patient sur les possibilités de préserver la fertilité est une obligation pour le médecin.

La Ligue Nationale Contre le Cancera joué un rôle pionnier dans l’émergence de la prise en charge de la problématique de préservation de la fertilité. Ces travaux ont permis de sensibiliser les pouvoirs publics à l’importance de l’accès à la préservation de la fertilité.

Pour améliorer cet accès, le Plan Cancer 2009-2013 dans sa mesure 21.3 prévoit « de reconnaitre, en lien avec l’Agence de la biomédecine, des plates-formes régionales de cryobiologie (gamètes, embryons et tissus germinaux), associées aux centres d’études et de conservation du sperme (CECOS) …, pour améliorer l’accès à la préservation de la fertilité des personnes atteintes de cancer ».

Le Plan Cancer 2009-2013 dans sa mesure 23.5 prévoit également « d’améliorer la prise en charge des enfants atteints de cancer et de lancer un programme d’actions spécifiques vis-à-vis des adolescents atteints de cancer » et plus précisément de « mettre en place sous forme d’expérimentations, des consultations pluridisciplinaires pour la prise en charge et la prévention des séquelles et complications à long terme chez les enfants et adolescents parvenus à l’âge adulte ».

Dans le cadre du dispositif d'autorisation de l'activité cancer, la mise en place d'une stratégie de préservation de la fertilité est un des critères d'agrément ui s'imposent aux établissements assurant la prise en charge des enfants et adolescents de moins de 18 ans.

Si le risque d’altération de la fertilité est assez bien pris en compte chez les hommes atteints d’un cancer notamment lorsque la prise en charge oncologique se fait dans une structure en relation avec un établissement spécifiquement autorisé pour la conservation des gamètes et tissus germinaux, il n’en est pas de même pour la femme, l’enfant et l’adolescent, fille ou garçon, et dans toutes les régions de France. Il existe en effet des disparités importantes de prise en charge, selon les équipes médicales et leur niveau d’information et/ou de formation, voire l’adhésion de ces équipes aux procédures existantes plus particulièrement en ce qui concerne la conservation des tissus germinaux .

Sollicitée par les professionnels de la reproduction et les patients, l'Agence de la biomédecine en collaboration avec l’Institut national du cancer a souhaité faire un état des lieux. Répondant à plusieurs objectifs, le travail veut faire le point sur les connaissances actuelles sur la toxicité des traitements, sur les stratégies possibles de préservation de la fertilité et améliorer la qualité de l’offre de façon homogène sur tout le territoire. Il ne traite que de façon succincte l’état des connaissances concernant les techniques de restauration de la fertilité, leurs chances de succès ainsi que les risques obstétricaux.

Ainsi un groupe de travail rassemblant les spécialistes de la prise en charge du cancer et de la reproduction ainsi que des représentants de patients a été réuni et un rapport d’état des lieux est en cours de finalisation pour une publication conjointe par les deux agences prévue en janvier 2013.

Les grands axes de proposition concernent d’une part l’organisation de l’offre en matière de préservation de la fertilité cohérente avec la prise en charge des patients atteints de cancer en terme d’accès et de délais, la mise en place de la multidisciplinarité nécessaire entre cancérologues et spécialistes de la reproduction et d’autre part une politique d’information systématique des patients et de leurs familles sur les conséquences des traitements sur la fonction de la reproduction, qui doit s’appuyer sur la multidisciplinarité des équipes et les supports d’information disponibles et à venir. En parallèle le suivi des patients et l’acquisition de nouvelles connaissances par la promotion de la recherche dans ce domaine sont indispensables.

 
Les articles sont édités sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Les informations fournies sur www.gyneco-online.com sont destinées à améliorer, non à remplacer, la relation directe entre le patient (ou visiteur du site) et les professionnels de santé.