La vaccination HPV dans les pays où le taux de couverture a été pleinement réussi (grâce à une organisation locale efficace et une information bien conduite) comme au Royaume uni a permis d’atteindre un taux de participation de 90% au cours des années 2014 avant la pandémie de Covid-19. Malheureusement au Royaume Uni comme dans de nombreux pays ce taux a montré une baisse importante et significative de la vaccination HPV passant chez les jeunes étudiantes de 90% en 2014-15 à un taux de couverture de 72% dans les années 2023-24 et de même de 81% à 68% chez les garçons.
Cette baisse importante retrouvée également dans d’autres pays à forte couverture peut être liée depuis la pandémie de covid-19 à une hésitation après toutes les campagnes de vaccination Covid, une espèce de « fatigue » vaccinale, mais aussi à l’influence des campagnes de dénigrement des vaccins.
Il faut donc rappeler au grand public, comme au corps médical, comme le précise l’auteur que, les 2 revues Cochrane incluant 60 études ont montré l’efficacité des vaccins contre l’infection virale à HPV dont la persistance est la cause des lésions pré-cancéreuses sans mettre en évidence d’effet secondaires significatifs à long terme et sur la seconde incluant des études de cohorte sur 225 publications concernant plus de 132 millions de femmes sur plus de 46 pays issus de différentes catégories économiques ( haute, moyen et faibles ressources) avec une surveillance sur plus de 20 ans ont montré une diminution de l’incidence du cancer du col.
Sur 20 études portant sur 4,3 millions de femmes la réduction était de 63% (RR= 0.37, 95% CI 0.25 à 0.56) chez les vaccinées et de 80% chez celles vaccinées avant l’age de 16 ans (RR= 0.20, 95%CI 0.09 à 0.44) et parmi 1.5 millions de femmes vaccinées avant 16 ans une réduction de 73% (RR= 0.26, 95% CI 0.12 à 0.56) des CIN3+ ce qui montre un fois encore l’intérêt primordial de la vaccination des adolescentes et adolescents.
Il a été montré qu’au Royaume Uni la vaccination HPV n’a pas été associée à des effets secondaires souvent présentés par les médias, ou le grand public comme potentiels liés à la vaccination comme une fatigue chronique, des symptômes neurologiques ou une possible infertilité qui ont pu aboutir à cette baisse significative du taux de couverture vaccinale observée au cours des 10 dernières années
En France, grâce à la mise en place d’une campagne de vaccination en milieu scolaire le taux de couverture est passé de 25% à aujourd’hui plus de 50% des jeunes filles en âge d’être vaccinées, il faut continuer de soutenir cette vaccination des filles et des garçons afin comme dans certains pays (comme l’Australie) le taux de circulation du virus HPV diminue et protège même les sujets non vaccinés par effet de « cohorte » d’âge identique, sans laisser les campagnes de dénigrement antivaccin gagner l’opinion publique et participer à cette baisse de participation retrouvée ailleurs dans le monde.
BMJ 2025;391:r2479 http://doi.org/10.1136/bmj.r2479 Published: 24 November 2025
HPVvaccine safe and reduces risk of cervical cancer, anti-misinformation review find
Jacqui Wise
