L’information délivrée aux patientes présentant un Test HPV Positif est un temps essentiel voire principal de la consultation, en effet celle-ci arrivent souvent inquiètes, préoccupées par le risque néoplasique, angoissées par l’origine de la contamination et posent en général 5 questions : ai-je un cancer ou une lésion ? quand l’ai-je attrapé ? est-ce dangereux pour mon partenaire ou ma famille ? Y a-t-il un risque pour ma fertilité ? comment m’en débarrasser ?
Les réponses ne sont pas univoques et méritent d’y passer du temps et les explications sont parfois complexes et peuvent, si elles ne sont pas convaincantes, profondément altérer la vie personnelle voire l’avenir intime des couples…
D’autant que nous avons un adversaire inquiétant : GOOGLE !
Il faut donc expliquer la grande sensibilité du Test HPV mais sa faible valeur prédictive positive (de l’ordre de 7%) : être porteuse d’un HPV ne signifie pas avoir une lésion mais un risque et justifie une surveillance.
La contamination est le plus souvent ancienne entre l’âge de 18 à 25 ans et le risque d’acquisition après cette époque (même s’il n’est pas nul) est très faible (entre l’âge de 40 & 70 ans entre 1 & 2% de nouvelles acquisitions) et ne doit pas jeter le trouble et parfois le discrédit au sein des couples…
Parfois une importante culpabilité sur le risque de transmettre le virus peut compromettre la vie sexuelle future, ce d’autant que l’on propose dans l’immense majorité des cas (HPV hr+, lésions de bas grade) une simple (…mais stricte) surveillance pendant plus de 2 ans. Le risque masculin néoplasique est tout de même bien moindre (1930 lésions pré-néoplasiques ou néoplasiques chaque année chez l’homme en France pour 37.800 lésions chez la femme) sauf au niveau des lésions ORL (dont à ce jour il n’existe pas de prévention ou dépistage efficace en dehors de la vaccination prophylactique)
Quant à l’élimination du virus, il faut savoir renoncer aux tentations chirurgicales (« petit balayage » laser ; petite résection à l’anse ; voire conisation ou même parfois plus radical encore) qui si elles font parfois disparaitre une lésion ne traitent pas le virus qui est une affaire d’immunité personnelle, par ailleurs les traitements médicaux proposés ne présentent pas beaucoup de publications prospectives et de recul suffisant à moyen et long terme pour être suffisamment et totalement convaincants.
Rassurer sur les conséquences sur la fertilité, est un temps important car même si les traitements chirurgicaux peuvent retentir sur le déroulement des grossesses, le portage d’HPV n’altère pas la fertilité féminine
Bien informer ses patientes et les couples c’est s’assurer d’une meilleure qualité de vie et d’une amélioration de l’observance de la surveillance seule garant de la protection à court et long terme.