L’entretien postnatal précoce (EPNP) est devenu une étape obligatoire du parcours de soins des femmes en post-partum depuis le 1er juillet 2022 (1).
Il entre dans le cadre de la stratégie nationale des 1.000 premiers jours (2). Cet entretien permet d’assurer une continuité entre le suivi prénatal et le suivi post natal, et d’éviter une rupture du parcours de soins, notamment pour la femme une fois l’enfant né.
Cet entretien peut être cité dès le début de grossesse lors de la présentation du parcours de soins.
Tous les couples/femmes qui viennent d’accueillir un enfant vivant ou décédé doivent en bénéficier. Nul besoin de prescription médicale pour en profiter.
L’EPNP doit être réalisé systématiquement, entre la 4ème et la 8ème semaine post-accouchement. Il est à inclure, idéalement dans la continuité des visites post-partum, afin de proposer un accompagnement continu pendant les premières semaines post-accouchement (3).
Un deuxième entretien peut être proposé, entre la 10ème et 14ème semaine après l'accouchement, par le professionnel de santé qui a réalisé le premier entretien aux femmes primipares ou pour lesquelles ont été constatés des signes de la dépression du post-partum ou l'existence de facteurs de risques qui y exposent (1).
A l’image de l’Entretien Prénatal Précoce (EPP) (4), l’EPNP est un temps d’échange avec un professionnel de santé (sage-femme ou médecin) et ne doit pas comporter d’examen clinique. Il est préconisé de programmer un temps suffisamment long pour l’EPNP, afin qu’il reste un espace de dialogue.
L’EPNP est a différencier de la consultation médicale postnatale, qui elle reste obligatoire entre la 6ème et 8ème semaine post-accouchement. Elle permet d'aborder divers thèmes : contraception, alimentation, troubles urinaires... La consultation postnatale est également réalisée par un médecin ou par une sage-femme. Elle est prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie (5).
L’EPNP a pour objet, dans une approche globale de prévention en post-partum, de repérer les premiers signes de la dépression du post-partum (DPP) ou les facteurs de risques qui y exposent et d'évaluer les éventuels besoins de la femme ou du conjoint en termes d’accompagnement (1).
En 2021, en France hexagonale, la prévalence de la DPP était de 16,7% (6).
Le Collège National des Sages-Femmes (CNSF) préconise que chaque professionnel, sage-femme ou médecin, qui souhaite réaliser des EPNP soit à jour de ses connaissances et se sente apte à explorer l’environnement des femmes en toute sécurité. Ces professionnels doivent disposer d’un réseau suffisant pour répondre aux besoins des femmes.
Aussi, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de suivre la formation. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des pratiques en matière de repérage des vulnérabilités, de prévention et d’éducation pour la santé, et de la pratique du travail interprofessionnel en réseau. En Février 2024, un guide pratique pour l’EPNP, à l’attention des sages-femmes et des médecins, a été rédigé par le Conseil National des Sages-femmes de France (8)
L’EPNP est valorisé à hauteur de SP 14 (42€) lorsqu’ils sont réalisés au domicile et SP 12 (36€) lorsqu’ils sont réalisés au cabinet (cotations mises à jour en 2023). (7).
Cet entretien est pris en charge aux taux habituels (70 % par l’Assurance Maladie). La mutuelle peut prendre en charge les 30% restants (3).
Parcours de soin - Mis à jour en Février 2023 : (3)
Références :
1- Article L2122-1 du Code Santé Publique. https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044628790
2- https://www.gyneco-online.com/sage-femme/les-1-000-premiers-jours
3- https://cdn.1000jours-plt.org/app/uploads/2023/04/CNSF-FP-EntretienPost…
4- https://www.gyneco-online.com/sage-femme/entretien-prenatal-precoce-obl…
5- https://www.ameli.fr/medecin/actualites/prevention-des-depressions-post…
6- https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/sante-menta…
7- https://static.cnsf.asso.fr/wp-content/uploads/2023/05/Outil-cotation-f…
8- https://static.cnsf.asso.fr/wp-content/uploads/2024/02/Guide-Pratique-E…