Analyse du profil immunitaire de l’endomètre avant fécondation in vitro

L’analyse du profil immunitaire endométrial en guidant la personnalisation du soin permet d’augmenter les naissances vivantes après FIV-ICSI : résultat d’une étude de cohorte contrôlée et appareillée

N. LEDEE, L. PRAT-ELLENBERG, L. CHEVRIER, R. BALET, C. SIMON, C. LENOBLE, E. EL IRANI, D. BOURET, G. CASSUTO, K. VEZMAR, A. BENSUSSAN, G. CHAOUT, M. PETITBARAT (Centre d’AMP de l’Hôpital des BLUETS , Paris 12- MatriceLab Innove, Hôpital SAINT LOUIS, Paris 10e - Laboratoire d’AMP DROUOT-PARIS, Paris 20e) - Poster P008 FFER 2016 PARIS

La présentation du Docteur Nathalie LEDEE (FFER PARIS 2016) porte sur les possibilités d’amélioration des traitements d’assistance médicale à la procréation (AMP) par l’étude de la réceptivité utérine lors du transfert embryonnaire après fécondation in vitro ; les auteurs rappellent que les performances des traitements d’AMP restent relativement faibles, puisque seulement 15 à 20 % des embryons transférés aboutissent à la naissance d’un enfant après fécondation in vitro.

Partant sur le principe qu’une réaction immunitaire spécifique est nécessaire pour faciliter l’implantation de l’embryon, mais également réguler la phase d’ « invasion » pour une placentation normale, les auteurs étudient l’environnement immunitaire à partir d’une biopsie d’endomètre prélevée en phase lutéale, préalablement au traitement de fécondation in vitro.

L’hypothèse de l’étude est qu’un déséquilibre de cette réaction immunitaire pourrait nuire à l’implantation embryonnaire.

L’étude a été réalisée entre 2012 et 2014 sur 193 patientes qui ont bénéficié avant traitement de fécondation in vitro d’une biopsie d’endomètre, permettant l’analyse par immuno-histochimie du compte des cellules « natural killer » (cellule uNK).

Sur le plan immunologique, le ratio IL-18/TWEAK a été utilisé comme biomarqueur de l’équilibre Th-1/Th-2 et le ratio IL-15/Fn-14 comme biomarqueur de la maturité des cellules uNK.

En cas de déséquilibre immunitaire présent :
- s’il existe une sur-activation des cellules « natural killer », un traitement à visée anti-Th-1 avec notamment de fortes doses de progestérone est indiqué,
- en cas de sous-activation, il est proposé un « scratching » de l’endomètre préalable au traitement de FIV avec supplémentation lutéale d’HCG.

Résultats
L’étude a comparé les taux de naissance vivante et de fausse couche par grossesse.
Sur 193 patientes, 151, soit 78,3 % des cas, ont présenté une dérégulation de l’environnement immunitaire de l’endomètre et ont donc bénéficié d’une personnalisation du soin, selon qu’il s’était agi d’une sur-activation ou d’une sous-activation des cellules « natural killer ».
Le taux de grossesses à terme dans le groupe dérégulé-traité était de 30,46 % / 16,56 % dans le groupe appareillé, non analysé.
Les auteurs notent également une réduction drastique des fausses couches spontanées, 18,5 %/42,4 %.
Selon les auteurs, le profil immunitaire utérin permet ainsi d’optimiser les conditions locales de réceptivité utérine avec une augmentation statistiquement significative des grossesses à terme.

 

 
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