Place des agonistes et des antagonistes de la Lh-Rh en stimulation ovarienne et en Fécondation In Vitro

Les 16e journées de la Fédération Française d’Etude de la Reproduction (FFER) se sont tenues du 21 au 23 septembre 2011 à MARSEILLE et ont fait l’objet de plusieurs communications et posters.

Lors de l’atelier de la SFEF, la place des agonistes et des antagonistes de la Lh-Rh en stimulation ovarienne et en fécondation in vitro a été longuement étudiée et discutée.
 

Communication du Docteur I. CEDRIN-DURNERIN (BONDY) :

Le Docteur CEDRIN-DURNERIN rappelle l’intérêt :

  • de l’usage des protocoles antagonistes de la Lh-Rh en FIV/ICSI chez les patientes présentant un syndrome d’ovaire polykystique ou un risque d’hyperstimulation ovarienne par rapport à l’utilisation des agonistes en protocole court ou long ;
  • de l’usage des antagonistes de la Lh-Rh dans les stimulations ovariennes faites dans les traitements d’insémination avec sperme de conjoint : diminution des phénomènes de lutéinisation prématurée et possibilité d’une programmation « souple » des IAC, notamment en évitant le week-end.
     

Communication du Docteur A. GUIVARCH (RENNES) :

Le Docteur GUIVARCH rapporte les résultats des méta-analyses sur l’emploi des agonistes ou antagonistes de la Lh-Rh dans les protocoles de stimulation ovarienne  en FIV et en FIV/ICSI.

  • Une première méta-analyse réalisée par ABOULGHAR (2005) rapporte une meilleure efficacité de l’emploi des agonistes v/s des antagonistes de la Lh-Rh : une grossesse supplémentaire obtenue pour 21 couples traités.
  • La méta-analyse de KOLIBIANAKAIS (2006) ne retrouve pas de différence signification en termes de naissance par patiente randomisée.
  • La COCHRANE DATA-BASE analysée par ALIMANY (2011) conclut en l’efficacité identique de l’utilisation des agonistes ou des antagonistes de la Lh-Rh dans les protocoles de FIV/ICSI, en dehors des cas de « mauvaise répondeuse » ou de syndrome d’ovaire polykystique.
  • Risque d’hyperstimulation ovarienne : selon les conclusions de la méta-analyse d’ABOULGHAR (2006, 2011), on retrouve un taux comparable de grossesses évolutives, mais l’emploi des antagonistes de la Lh-Rh réduit de 50 % le risque d’hyperstimulation ovarienne, ce qui en justifie l’utilisation.
  • L’emploi des agonistes v/s antagonistes de la Lh-Rh dans le cadre des mauvaises répondeuses : l’étude de PU (2011) et la méta-analyse de GRIESNIGER (2006) ne retrouvent pas de différences significatives en termes de taux d’annulation, de nombre d’ovocytes recueillis et de taux de grossesse.

    Néanmoins, les auteurs retrouvent des durées de stimulation ovarienne plus longues et un nombre d’unités de FSH administrées plus important avec l’emploi des agonistes.

    Les protocoles agonistes de la Lh-Rh sont, pour certains, d’un emploi plus « pratique » pour les équipes médicales, facilitant la programmation des ponctions ovariennes.
     

Communication du Docteur N. MASSIN (CRETEIL) : place des agonistes de la Lh-Rh en phase lutéale.

Le Docteur N. MASSIN rapporte les résultats de la méta-analyse de D. KYROU (Human Reprod. juillet 2011) qui retient 6 articles sur l’utilisation d’agonistes de la Lh-Rh en soutien de phase lutéale (soit en prolongement de la stimulation ovarienne par agonistes, soit en une injection unique à J6 post-transfert à une dose de 0,1 mg).

Sur 2000 patientes, les auteurs retrouvent une augmentation de 16 % du taux de grossesse, quel que soit le type de protocole utilisé en FIV.

Selon N. MASSIN, l’agoniste de la Lh-Rh soutient la sécrétion de Lh, stimule les récepteurs Gn-Rh de l’endomètre, agit sur les sécrétions d’HCG.

Plusieurs études ne retrouvent pas d’augmentation du risque de malformation fœtale en cas d’emploi des agonistes de la Lh-Rh en phase lutéale.
 

Communication du Docteur G. PORCU (MARSEILLE) :

Le Docteur PORCU évoque l’emploi d’un agoniste de la Lh-Rh en remplacement de l’HCG dans le déclenchement d’ovulation avant ponction chez des patientes à haut risque d’hyperstimulation ovarienne.

La réduction notable des phénomènes d’hyperstimulation ovarienne a comme corollaire une nette diminution des taux de grossesses : 7,9 % de grossesses dans le protocole avec déclenchement par agonistes de la Lh-Rh, 30 % de grossesses avec déclenchement par HCG.
 

Le poster du Docteur V. GRZEGORCZYK-MARTIN (SEVRES) :

Ce poster rapporte l’emploi d’un agoniste de la Lh-Rh en forme retard (une injection intra-musculaire de Decapepdyl 3 mg) en cours de stimulation chez des patientes présentant un OPK lorsque le risque d’hyperstimulation ovarienne est patent (taux d’oestradiol moyen : 4.251 – 1.114 pg/ml) puis d’une reprise de la stimulation ovarienne après trois semaines avec des doses plus faibles de FSH.

Dans 21 cas, suite à cette « reprise de stimulation ovarienne », le nombre d’ovocytes fonctionnés par patiente était de 13,9 +/- 5,6, le nombre d’embryons obtenus de
7,6 +/- 3,9 avec un taux de grossesses cliniques de 23 % par ponction et un taux de naissance vivante de 33 %.

Une hyperstimulation ovarienne modérée a été observée chez 2 patientes.

 
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