Une majoration discrète mais significative de la survie globale chez des patientes en xième ligne du cancer du sein métastatique, c’est possible, Eribulin l’a fait

Même en phase méatstatique, les perspectives de réponse aux traitements médicaux sont majeures, en matière de cancer du sein…

Le cancer du sein métastatique permet souvent d’administrer une xième ligne de traitement systémique, sans qu’on mesure bien son bénéfice clinique pour le patient. L’article de Cortes et collègues, paru dans la dernière édition du Lancet, rapporte l’étude EMBRACE qui a randomisé 762 patientes porteuses d’un cancer du sein métastatique lourdement prétraité (entre 2 et 5 lignes antérieures incluant anthracyclines et taxanes), entre eribulin et le traitement choisi par le clinicien (TCC). L’eribulin est une nouvelle molécule thérapeutique qui se fixe sur un site unique de tubuline, engendrant la compaction de tubulines en agrégats non-fonctionnels et un blocage irréversible de la mitose cellulaire. L’éditorial de Lin et Burstein souligne avec à propos la justesse de l’objectif principal de cette étude : le bénéfice en survie globale. La randomisation s’est faite selon un ratio de 2 patientes avec eribulin pour 1 patiente recevant le TCC, après stratification selon l’origine géographique, l’antériorité d’un traitement par capécitabine et la sur-expression d’HER2. L’eribulin était administré de façon intra-veineuse à J1 et J8 d’un cycle de 21 jours. La plupart (96%) des TCC a consisté en une chimiothérapie à base de vinorelbine, de gemcitabine ou de capecitabine. La poursuite du traitement se faisait jusqu’à progression, toxicité inacceptable ou décision par le médecin ou le patient. Le tableau des caractéristiques démographique montre que les patientes avaient reçu un nombre médian de 4 lignes de chimiothérapie préalable avec, pour ¾ d’entre elles, de la capecitabine. Les cancers étaient le plus souvent (64%) RH+ avec 16% de HER2 sur-exprimé et 19% de triple négatifs. EMBRACE a conclu à une augmentation modérée mais significative de la survie globale médiane passant de 11 mois dans le groupe TCC à 13 mois dans le groupe avec eribulin (HR 0,81, IC95% 0,66–0,99; p=0,041), de la survie sans progression médiane (2 mois vs. 4 ; HR 0,76, IC95% 0,64–0,90; p=0,002) et du taux de réponse objective (5% vs. 12% ; p=0,002). Les taux de complication ou d’effets indésirables amenant à l’arrêt du traitement n’étaient pas différents entre les deux bras de l’étude. Ces résultats prometteurs ont conduit à l’autorisation de mise sur le marché par la FDA pour les patientes ayant déjà reçu au moins deux lignes de chimiothérapie avec anthracycines et taxanes. Sa place en association avec d’autres molécules, ou plus en amont dans l’histoire de la maladie, mérite d’être évaluée. Les auteurs ouvrent également la voie et encouragent la construction d’études pragmatiques - comparant une stratégie thérapeutique innovante à celles retenues par les investigateurs (TCC) - et ambitieuses, avec le gain en survie comme objectif principal.

Cortes J et al,
Eribulin monotherapy versus treatment of physician’s choice in patients with metastatic breast cancer (EMBRACE):a phase 3 open-label randomised Lancet 2011; 377: 914–23; March 3, 2011

 
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