Traitement des sarcomes uterins : une mise au point

Une intéressante revue de la littérature avec mise au point vient d’être publiée dans les « annals of oncology ». L’auteur rappelle l’incidence assez faible des ces tumeurs 3% des cancers utérins, ils regroupent plusieurs entités histologiques dont la plus fréquente (environ 60%) est le leiomyosarcome, suivi par les tumeurs du stroma endométrial, puis les sarcomes indifférenciés et des tumeurs mixtes comme les adenosarcomes et carcinosarcomes (tumeurs mixtes mulleriennes).

Le traitement du leiomyosarcome consiste en la réalisation d’une hystérectomie simple, l’Annexectomie bilatérale, de même que la réalisation d’un curage pelvien ne semble pas recommandés, l’extension métastatique passant le plus souvent par une voie hématogène généralement au niveau pulmonaire.

  • - Dans les formes localisées :   
    • *la réalisation d’une radiothérapie complémentaire, si elle a pu montrer une diminution des récidives locales sur une seule mais importante étude rétrospective ne semble pas, affecter la survie globale et dans les études prospectives et randomisées ne montre pas globalement d’effet bénéfique.
       
    • *Quand à la place de la chimiothérapie adjuvante, elle semble avoir montré une efficacité réelle avec une amélioration de la survie sans récidive (58% versus 49%) et de la survie globale (58% versus 45%) mais surtout pour les patientes présentant une lésion de grade 3. Il semble que la chimiothérapie adjuvante ne soit pas considérée outre atlantique comme un standard de prise en charge des sarcomes utérins, ils attendent semble-t-il les résultats d’études prospectives en cours utilisant différentes associations, sauf dans les formes peu différenciées et dans tous les cas après présentation et discussion centralisée des cas de sarcomes utérins au niveau régional et national dans des centres référencés.
       
  • Dans les formes avancées ou métastatiques une association de chimiothérapie devra être décidée après présentation dans un centre de référence, de même pour la décision de résection chirurgicale éventuelle d’une localisation secondaire. Pour les traitements hormonaux, ils rappellent que le tamoxifene est contre-indiqué en raison de son effet agoniste, quand aux inhibiteurs de l’aromatase, ils semblent montrer un effet prometteur dans les tumeurs récepteurs positives, mais ne peuvent être recommandés en l’absence d’études randomisées. Quand aux thérapies ciblées certaines, comme les inhibiteurs de mTOR ou de l’angiogenèse (ridaforolimus et le Bevacizumab), semblent avoir  amélioré le taux de réponse en association a une chimiothérapie adjuvante dans des essais cliniques mais avec des effets toxiques à mettre en balance.

Le traitement des tumeurs sarcomateuses du stroma endométrial :

Ils représentent environ 10 à 15% des sarcomes utérins, dont le traitement local consiste en la réalisation d’une hystérectomie le plus souvent avec Annexectomie bilatérale. En raison de leur semble-t-il faible agressivité une irradiation complémentaire  ne semble pas recommandée et la chimiothérapie adjuvante ne semble recommandée que pour les formes avancées, les traitements anti hormonaux (anti-aromatase) et progestatifs semblent de même relativement efficaces.

Le traitement des carcinosarcomes uterins

les carcinosarcomes et tumeurs mixtes mulleriennes représentent environ 40% des sarcomes utérins dont le traitement local consiste en une hystérectomie avec Annexectomie bilatérale et curage pelvien et lombo-aortique.

La place de la radiothérapie semble montrer une augmentation du contrôle local et de la survie sans récidive mais sans affecter la survie globale. Quand à la chimiothérapie, l’association carboplatin & paclitaxel semble montrer une légère supériorité par rapport au cisplatin & ifosfamide, avec une survie sans récidive et survie globale améliorée qu’elle soit associée ou non à la radiothérapie. Elle doit être considérée comme le standard de la prise en charge thérapeutique.

Pour le traitement des adenosarcomes:

Les adenosarcomes sont des tumeurs mixtes au faible potentiel néoplasique qui ne nécessitent en général aucun traitement complémentaire en dehors de traitements hormonaux dans les rares cas de lésions avancées.

 

Dans tous les cas, il serait préférable lorsque l’on se retrouve dans la situation d’une pièce opératoire dont l’analyse histologique montre l’existence d’un sarcome, de présenter le dossier à un centre de référence, afin de proposer à la patiente la meilleure prise en charge thérapeutique

Pour en savoir plus :

The treatment of uterine sarcomas.

Reichardt P.

Ann Oncol. 2012 Sep;23 Suppl 10:x151-x157.

 
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