Association des mutations MTHFR et infertilité masculine

Association of the MTHFR 677C>T and 1298A>C polymorphisms and male infertility risk : a meta-analysis

Fereshteh ALIAKBARI, Farkhondeh POURESMAEILI, Nahal ESHGHIFAR,
Zahra ZOLGHADR and Faezeh AZIZI

Reproductive Biology and Endocrinology (2020)18:93

 

Il s’agit d’une méta-analyse sur l’association entre les facteurs de risque d’infertilité masculine et les polymorphismes de la méthylènetétrahydrofolate réductase (MTHFR).

Les auteurs ont retenu, à partir des recherches sur Cochrane Embase et Pubmed, 34 études en tenant compte des critères d’exclusion.

De nombreuses études ont déjà montré une corrélation entre les concentrations de folate au niveau sérique et les critères de sperme responsables d’une infertilité, notamment la concentration, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes.

La méthylation du DNA spermatique est un des éléments important sur le plan épigénétique, jouant un rôle essentiel dans la régulation de l’expression des gènes dans la spermatogénèse.

 

SUR LE PLAN PHYSIOPATHOLOGIQUE :

Les mutations des gènes MTHFR C677T et A1298C sont susceptibles de diminuer l’activité enzymatique de méthylation et d’être un des facteurs d’infertilité masculine.

Les polymorphismes C677T et A1298C qui alternent de façon significative l’activité enzymatique MTHFR sont reconnus dans le gêne situé sur le bras court du chromosome 1.

La conversion de la cytosine en thymine a pour conséquence le remplacement de l’alanine par la valine sur le nucléotide 733 de l’exon 4 du gène MTHFR.

Cette mutation entraîne la formation d’un enzyme MTHFR instable et sensible à la chaleur.

Il en résulte une augmentation au niveau plasmatique des niveaux d’homocystéine.

 

De nombreuses études ont déjà recherché l’association entre le polymorphisme MTHFR et l’infertilité masculine, mais avec des conclusions prêtant à discussion.

Une des raisons pouvant être les différences des particularités d’ordre ethnique.

Les critères d’inclusion et d’exclusion retenus par les auteurs étaient :

  • étude bien définie avec cas contrôle,
  • données suffisantes pour examiner l’odds ratio (OR) avec un « confidence interval » de 95%,
  • les critères d’exclusion étaient : étude sur le sujet sur le modèle animal, article non écrit en anglais ou en perse (??), nombre de cas insuffisant ou données sur les génotypes insuffisantes.

 

Après sélection du processus de recherche, les auteurs ont analysé 34 études randomisées : l’une concernait la mutation 677C (9662 cas et 9154 contrôles) et la mutation 1298 A/C comportant l’étude de 5893 cas et 6303 cas contrôle.

23 études ont porté sur la population asiatique, 10 études sur la population caucasienne.

 

RESULTAT :

Les mutations du gène MTHFR 677C/T sont associées de façon significative avec l’existence d’une infertilité masculine, tant dans les populations asiatiques que caucasiennes.

Les auteurs ne retrouvent pas de relation significative selon statistiques entre la mutation MTHFR 1298A/C et l’infertilité masculine.

Pour les auteurs, il parait donc important, en tenant compte du caractère ethnique, que la recherche de mutation MTHFR fasse partie du bilan génétique des infertilités masculines, le dosage d’homocystéine est un marqueur sérique important, d’autant qu’un traitement par Metafolin peut réduire de façon notable les effets délétères de ce type de mutation.

 

NDLR : il manque dans cette méta-analyse la définition et les critères reconnus de l’infertilité masculine, qui ont été à la base de la recherche analytique.

 
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