Quoi de neuf en stimulation ovarienne ? Les antagonistes de la GnRH hors FIV

AP-HP, Service de Gynécologie-Obstétrique et Médecine de la Reproduction, Hôpital Antoine
Béclère, Clamart, F-92141; Univ Paris-Sud, Clamart, F-92140; INSERM, U782, Clamart, F-92140

 

La stimulation ovarienne modérée, le plus souvent combinée à des insémination intra- utérines (IIU) de spermatozoïdes constitue le traitement de première intention de nombreux types d’hypofertilité (Verhulst et al., 2006 ; Bensdorp et al., 2007). L’objectif est d’augmenter le nombre de gamètes sur le site de fécondation en obtenant deux à trois follicules dominants suivi d’une insémination de spermatozoïdes parfaitement programmée. Plusieurs stratégies ont été proposées pour optimiser les résultats de ce traitement, notamment l’utilisation de différents protocoles de stimulation ovarienne (Cantineau and Cohlen, 2007), la pratique de double inséminations (Casadei et al., 2006 ; Liu et al., 2006), et enfin la prévention des pics prématurés de LH (Lambalk et al.,
2006 ;  Allegra et  al.,  2007 ;  Crosignani and  Somigliana, 2007). Ces  derniers surviennent par définition avant le déclenchement iatrogène de l’ovulation.
Des études prospectives ont montré que l’incidence des augmentations prématurées de LH sérique au cours des cycles de stimulation ovarienne variait entre 22 et 43% (Lambalk et al., 2006 ; Allegra et al., 2007 ; Lee et al., 2008). Cet évènement s’associerait à une réduction des taux de grossesse  comparativement aux cycles où la LH sérique est restée basse (Cantineau and Cohlen,
2007). Dans la mesure où il n’existe actuellement pas de paramètre clinique (échographique) ou biologique (concentrations d’estradiol sériques) prédictifs de la survenue d’un pic prématuré de LH, d’autres stratégies ont été proposées (Cunha-Filho et al., 2003).
En effet, le pic de LH peut être prévenu par l’administration d’antagonistes de la GnRH (Olivennes et al., 2003 ; Alisch et al., 2004). Les effets de ces molécules sur les résultats des IIU après stimulation ovariennes ont été étudiés par de nombreux auteurs, avec des résultats très contradictoires (Williams et al., 2004; Gomez-Palomares et al., 2005; Lambalk et al., 2006; Allegra et al., 2007; Cantineau and Cohlen, 2007a; Crosignani and Somigliana, 2007; Gomez-Palomares et al.,  2008;  Kosmas  et  al.,  2008;  Lee  et  al.,  2008).  Cependant, la  plupart  de  ces  études  sont critiquables d’un point de vue méthodologique, avec des effectifs de taille réduite. Récemment, Cantineau et al. (2011), dans un essai multicentrique randomisé ont montré une absence d’efficacité des antagonistes de la GnRH sur les taux de naissance après IIU. Ces données vont dans le sens des conclusions émises par un groupe d’expert sur les IIU (The ESHRE Capri Workshop Group, 2009). Finalement, la lutéinisation précoce pourrait ne pas être une cause mais une des conséquences de la mauvaise qualité des follicules en croissance (Lambalk et al., 2006).


 

Références :

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