Grossesse et accouchement avec la COVID : des nouveaux inconnus

Depuis mars dernier, la COVID est venue bouleverser les grossesses et les accouchements. Lors du premier confinement notamment les protocoles ont été lourdement modifiés, suscitant beaucoup de questions voire de pertes de repères chez les futurs parents. De la fin de grossesse à l’accouchement interrogeons-nous sur les changements et les impacts psychologiques sur les patients !

De nouvelles angoisses lors de la grossesse !

De nombreuses questions sont présentes à l’esprit des futures mamans : quels sont les risques pour une femme enceinte si elle contracte la Covid ? Sont-elles plus à risque ? A partir de quand peut-on demander à être arrêtée ? ….etc.

Toutes ces questions sont assez nouvelles et anxiogènes pour les patientes qui doivent vivre leur grossesse avec cette nouvelle inconnue, la Covid. Lors du premier confinement la littérature sur les grossesses en temps de Covid était peu nombreuse et plutôt rassurante. Malgré tout, depuis septembre, de nouvelles études laissent à penser que la Covid pourrait augmenter le risque d’hémorragie post partum et celui d’accouchement prématuré. Le risque de détresse respiratoire est quant à lui également présent !

Il est donc imaginable que le stress de la future maman soit palpable et la prise en charge de cette donnée incontournable. C’est pourquoi il est proposé, non pas de manière systématique mais en fonction de l’environnement des patients, des arrêts plus précoces ou, à minima, le télétravail est très fortement conseillé. Cette prise en considération permet une réassurance des patientes et un sentiment de protection. La Covid est un élément impalpable, invisible et terrifiant pour beaucoup de patientes qui voient leur instinct de mère se développer via leur envie de protection de leur bébé à venir.  

Toujours dans cet aspect de réassurance, la voix des pères a été entendue et il est aujourd’hui possible pour les futurs papas d’assister à certains rendez-vous au cours de la grossesse, notamment les échographies, donnant ainsi toute leur place aux pères qui lors du premier confinement s’étaient vus mis à l’écart. Notons que les pères ont également retrouvé leur place lors de l’accouchement et des suites de couches ! Cette décision change beaucoup de choses psychiquement pour les couples et permet de préserver la sphère familiale, intime et primordiale.

 

ET L’ACCOUCHEMENT DANS TOUT ÇA ?

Des voix de patientes se sont élevées pour faire entendre leur mécontentement vis-à-vis du port du masque lors de l’accouchement.

Le masque est en effet souhaitable et recommandé pour protéger la patiente et les soignants lors de l’accouchement. Mais évidemment c’est en bonne intelligence et dans un échange que les décisions sont prises permettant aux patientes dans certaines situations de retirer leur masque notamment lorsqu’elles sont seules en présence de leur coparent.

L’accouchement est pour les femmes une forme de rite initiatique. Un passage obligé entre la vie de femme et la vie de mère. La femme s’est préparée pendant 9 mois psychiquement à l‘arrivée de son bébé et cette étape de l’accouchement est le début d’une relation physique, émotionnelle avec un être que les femmes découvrent réellement grâce à l’ensemble de leurs sens. C’est-à-dire aussi bien par le toucher que par la vue ou l’odorat.

L’accouchement est donc une mise à nu émotionnelle et physique. C’est le début d’une longue histoire d’amour avec son enfant.

 

DES LEÇONS ONT ÉTÉ TIRÉES DU PREMIER CONFINEMENT

Les soignants ont tiré des leçons du premiers confinement et du tâtonnement des premiers mois de Covid.

Il faut évidemment avoir à l’esprit qu’il est indispensable de respecter les gestes barrières en toutes circonstances. Pour autant, il était nécessaire de mieux protéger les soignants et les futurs parents lors de l’accouchement. Mais aussi de permettre aux femmes de vivre le plus normalement possible ce moment de vie et de pouvoir ainsi créer dès les premières minutes de la rencontre un lien physique avec leurs bébés, notamment pour les femmes les plus sensibles, fragiles que l’accouchement peut traumatiser à court ou long terme.

Cette prise de conscience et ces échanges avec les patientes permettent aux futurs parents de vivre une grossesse quasiment normalement, et de profiter pleinement de l’accouchement et de la découverte de leur bébé avec plus de sérénité

 
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