Les perspectives de la médecine et de la chirurgie de l’intime

Les pathologies pelvi-périnéales telles que le prolapsus ou l’incontinence d’urine ont trouvé désormais une place dans le dépistage et leur prise en charge.

Mais que dire aujourd’hui de la non prise en charge de symptômes dont se plaignent les femmes quand on les interroge tels que sècheresse vaginale, inconfort pelvien, dyspareunie, gaz vaginaux, douleurs pelviennes post-partum, douleurs pelviennes post-cancer….

Comment oser négliger :

1 - les signes du SGUM (syndrome génito-urinaire de la ménopause qui concerne 60 à 70% des femmes 7 à 8 ans après la ménopause) qui réunit le prolapsus à l’incontinence d’urine mais aussi à l’atrophie vulvo-vaginale

2 - Les troubles pelvi-périnéaux post-cancer et chimiothérapiques alors même qu’on dit à la femme « vous êtes guéries » et qu’elle répond « je n’ai plus de vie ». Où se place l’efficacité thérapeutique ? Soigner une tumeur ou permettre à la femme de revivre pleinement.

3 - Les douleurs post-partum pour lesquelles la prise en charge médicale se limite dans les meilleurs des cas à conseiller à la patiente d’attendre et parfois d’avoir un entretien psychologique.

4 - Les douleurs vulvaires des femmes jeunes, telles que les vulvodynies

5 - Les détériorations de l’image corporelle liées à l’âge, à une séquelle post-chirurgicale, voire à une excision.

Telles sont les réalités cachées derrière ce qu’on appelle la médecine et la chirurgie de l’intime… mais le disant intime on le néglige, on l’oublie, on le minimise !

Cette médecine et cette chirurgie de l’intime se placent en complément de la prise en charge esthétique qui ne doit pas être négligée pour autant.

Dans les années 2000, les thérapeutiques disponibles et l’évaluation de ces pathologies restaient limités.

Alors en 2020 n’est-il pas possible de changer de prise en charge :

1 – Donner la possibilité aux femmes d’en parler puisque seulement 25 % d’entre elles osent s’exprimer.

2 – Former les professionnels puisque les femmes considèrent que notre réponse est inadaptée dans 70 % des cas (NAMS 2007)

3 – Faire diffuser les techniques actuelles de traitement de troubles trophiques périnéaux qui ne se limite plus à la simple prescription d’une crème. Le traitement actuel associe une trithérapie avec acide hyaluronique / lactobacilles et rééducation à laquelle peut être associée des œstrogènes locaux type Estriol ou Estradiol.

4 – Ouvrir les portes aux nouvelles thérapeutiques telles que laser, LED, radiofréquence, injection d’acide hyaluronique dans des démarches structurées et évaluées.

De nombreuses publications confirment l’efficacité des lasers, de la photobiomodulation ou LED de la radiofréquence et de l’acide hyaluronique sur les troubles trophiques et parfois douloureux au niveau vulvo-périnéal.

Quelles sont les perspectives ?

1 – développer une analyse clinique des symptômes allant de la sécheresse vaginale isolée jusqu’à la douleur pelvienne en passant par la dyspareunie avec syndrome fissuraire de la fourchette vulvaire sans oublier les phénomènes de sensibilisation (allodynie …)

2 – sélectionner les techniques à proposer en fonction de chaque symptôme et parfois d’associer ces thérapeutiques.

3 – changer nos protocoles classiques de prise en charge avec un traitement initié le plus tôt possible

4 – mettre en place des études pour déterminer la place des différentes techniques utilisées soit isolément soit en association ?

5 – initialiser un observatoire pour enregistrer ces pathologies, les traitements proposés et leur efficacité.

L’avenir ne pourra pas faire l’économie de ces nouvelles prises en charge qui sont aujourd’hui ce qui était la cœlioscopie à la chirurgie gynécologique il y a 40.

La médecine et la chirurgie de l’intime associant les techniques classiques et les technologies modernes (Laser, LED, radiofréquence) ont pris une place incontournable et s’intègrent parfaitement dans la prise en charge holistique de la santé de la femme.

 
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