Préservation de la fertilité & cancer de l’endomètre

Le cancer de l’endomètre est un des plus fréquents cancers gynécologiques, survenant habituellement en période post ménopausique près de 40.000 cas tous les ans aux USA.Les auteurs viennent ici, de publier une mise au point avec une revue de la littérature sur une situation plus rare survenant chez la femme jeune, ainsi près de 14% des cancers de l’endomètre peuvent survenir avant la ménopause dont 4 % chez la femme de moins de 40 ans dont le désir de préservation de la fertilité peut parfois se poser au clinicien.

Dans cette situation les problèmes peuvent être complexes notamment en raison d’une évaluation du « staging » parfois inadéquate, en effet la probabilité de cancers synchrones ou méta-synchrones doit être particulièrement évaluée notamment au niveau ovarien.

En effet si le plus souvent les tumeurs sont localisés à l’utérus, chez les femmes de moins de 45 ans il semble que 20 à 30% les lésions soient localement avancées avec par ailleurs près de 25% de lésions ovariennes associées (primaires ou plus rarement métastatiques).

Il convient egalement de rechercher une prédisposition génétique qui peut être associée à d’autres risques de localisation.

Ils insistent d’ailleurs à juste titre sur la situation intermédiaire des hyperplasies atypiques dont 25 à 45% peuvent (évoluer vers, ou) être associées à un authentique adénocarcinome endométrial, d’où l’intérêt d’une évaluation histologique la plus « complète » de la cavité utérine par un véritable curetage, sans se contenter de la biopsie endométriale initiale qui n’est qu’un échantillon, reflet partiel de la réalité histologique, associée à un bilan régional par IRM ( profondeur de l’infiltration, atteinte ganglionnaire ou annexielle).

Dés lors quel traitement proposer, avec quelle efficacité ? Les auteurs rapportent les quelques études, dont la valeur statistique est forcément limitée par les faibles effectifs, avec 55 à 76% de réponse thérapeutique.Les produits les plus souvent utilisés l’acétate de médroxy-progesterone (600mg dans une étude prospective japonaise), l’acétate de megestrol, quelques essais (peut-être moins concluants) avec le dispositif  intra-utérin au levonorgestrel.

La surveillance est egalement problématique : quelles méthodes ? Quel rythme ? Quand autoriser une éventuelle grossesse ?

Ils insistent d’ailleurs sur la consultation initiale avec un endocrinologue et/ou une équipe de PMA en raison du statut endocrinologique, souvent plus particuliers, de ces patientes (Sompk, surpoids, diabète) pour lesquelles les traitements proposés ne sont pas non plus anodins (prise de poids, risques thromboemboliques…).

La prise en charge d’une lésion endométriale néoplasique ne peut se faire que dans le cadre d’une évaluation multidisciplinaire (gynécologue, oncologue, radiologue mais egalement endocrino et FIVistes) sans oublier la risque en charge de l’évaluation du risque onco-génétique

Fertility-sparing treatment of endometrial cancer: options, outcomes and pitfalls.

Kesterson JP, Fanning J.

J Gynecol Oncol. 2012 Apr;23(2):120-4. Epub 2012 Apr 3.

Pour en savoir plus :

Diagnostic Accuracy of Magnetic Resonance Imaging in Endometrial Cancer.

McComiskey MH, McCluggage WG, Grey A, Harley I, Dobbs S, Nagar HA.

Int J Gynecol Cancer. 2012 Jun 1. 

 
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